Dossier : BILAN 2010. L’âge d’or des matières premières

L’année 2010 aura été l’année de tous les records sur les marchés des matières premières. Vedette incontestée, l’or n’a jamais été aussi haut. Le pétrole file de nouveau vers les 100 dollars le baril. Quant aux produits agricoles, certains ont atteint des records historiques. Leur volatilité a incité la présidence française du G20 à faire de la régulation de ces marchés une de ses priorités.

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L’OR, DIX ANS DE HAUSSE ININTERROMPUE

Bijouterie à Los Angeles

Bijouterie à Los Angeles

«L’or ne fait rien d’autre que de vous regarder droit dans les yeux et vous coûter des frais», avait asséné Warren Buffett. La performance du métal jaune sur l’année -+26 % -ne lui donne pas raison. En 2010, la dixième année de hausse consécutive, l’or a battu un record historique, à 1.422,70 dollars l’once le 9 novembre. En euros et en livres, aussi, il a battu un plus haut historique. En yen, le métal précieux a retrouvé son niveau de 1983.

Depuis la faillite de Lehman Brothers en 2008 et les craintes d’explosion du système financier mondial, les investisseurs voient dans l’or le meilleur moyen pour parer à toute éventualité en cas de risque extrême. Dans tous les cas, que les marchés s’inquiètent d’un éventuel retour de l’inflation aux Etats-Unis ou qu’ils redoutent une nouvelle récession après la crise des dettes souveraines européennes, l’or en profite.

L’absence de vendeur structurel -le Fonds monétaire international (FMI) a étalé ses ventes sur une longue période pour éviter tout soubresaut -constitue un fort soutien au mouvement haussier. Ce phénomène est d’autant plus exacerbé que les banques centrales des pays émergents, essentiellement dans la zone asiatique, à forts excédents commerciaux et soucieuses de diversifier leurs réserves de change au-delà du dollar, sont devenues acheteuses d’or depuis septembre 2009.

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L’ARGENT AU PLUS HAUT DEPUIS 30 ANS

Voiture de collection peinte d’argent

Voiture de collection peinte d\'argent

L’once d’argent s’est envolée au cours des derniers mois de 2010. Plus volatil et plus spéculatif que son grand frère, «l’or du pauvre» a commencé à grimper plus tard mais, au final, sa performance est supérieure. Depuis le début de l’année, il a ainsi monté de plus de 75%.

C’est beaucoup mais, dans le même temps, certains opérateurs sont persuadés que le métal blanc aurait pu s’apprécier davantage. Bart Chilton, l’un des cinq commissaires à la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), l’organe de régulation américain des marchés à terme des matières premières, en est convaincu : «Je crois qu’il y a eu des tentatives répétées d’influencer les cours sur les marchés de l’argent.»

La manipulation s’expliquerait par une concentration excessive de gros intervenants sur le marché, qui auraient parié des sommes gigantesques sur la baisse des cours. JPMorgan Chase pourrait être impliqué dans la fraude.

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LE CUIVRE NE S’OXYDE PAS

Tiges de cuivre chez Phelps Dodge

Tiges de cuivre chez Phelps Dodge

Quand le cuivre va, tout va ? Troisième métal le plus utilisé au monde, présent partout, dans le bâtiment comme dans les produits électroniques ou les équipements industriels, le métal rouge est considéré par les économistes comme l’un des principaux indicateurs avancés de la conjoncture.

Cette année, le cuivre a progressé de plus de 25%. Le 21 décembre, en séance, son cours a franchi un plus haut historique à 9.392 dollars par tonne.

Son prix est extrêmement lié à la demande qui s’avère excédentaire. Au cours de l’année, les spécialistes ont révisé leurs estimations de déficit. Le cabinet Brook Hunt, qui s’attendait en juillet à un équilibre sur l’année 2010, anticipe désormais que la demande en cuivre excédera l’offre de 280.000 tonnes. A l’origine de cette demande, la Chine, qui consomme un peu moins de 40% du cuivre. La mise sur le marché des premiers ETC (Exchange Traded Commodities, ces fonds côtés en continu) adossés au métal physique a également créé une tension importante sur l’offre.

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LE BARIL DE PÉTROLE EN ROUTE VERS 100 DOLLARS

L’oléoduc Druzhba en Biélorussie

L\'oléoduc Druzhba en Biélorussie

Après avoir évolué dans une fourchette de 70 à 80 dollars depuis l’automne 2009, les prix du pétrole sont en train de renouer avec une certaine volatilité. Les cours du baril ont ainsi franchi le cap des 80 dollars à l’automne 2010, avant de s’installer au-dessus des 90 dollars à Londres et de frôler ce seuil à New-York. Dans ce contexte, les analystes de Goldman Sachs, Morgan Stanley, Bank of America ou Merrill Lynch tablent tous sur un baril à 100 dollars en 2011. Un seuil jamais atteint depuis le début d’octobre 2008.

Cette hausse a un impact sur le discours des uns et des autres. Le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Naimi, considère désormais qu’une fourchette de prix de 70 à 90 dollars est satisfaisante pour les consommateurs, alors qu’il n’évoquait jusqu’à présent qu’un écart de 70 à 80 dollars. «Le marché s’habitue doucement mais sûrement à l’idée d’une plus grande volatilité et d’une fourchette de prix de 70 à 90 dollars», estime Barclays Capital dans une note de recherche.

Pour l’Opep, la hausse des cours est essentiellement liée à l’influence des indicateurs macroéconomiques (affaiblissement du dollar, état de santé des marchés boursiers…). Pas question, dans ce contexte, de revoir l’objectif de production. Laissé inchangé depuis décembre 2008, celui-ci s’élève à 24,8 millions de barils par jour. «L’Opep ne bougera pas si le baril de pétrole atteint les 100 dollars sous l’effet de la spéculation», martèle le secrétaire général de l’Organisation, Abdallah el-Badri.

D’autres facteurs pèsent néanmoins. Le marché pétrolier bénéficie d’une forte demande en Asie. Selon le cabinet d’études Wood Mackenzie, la consommation de gazole et d’essence croît à un rythme de 8% par an en Chine. Début décembre, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a réévalué, pour la troisième fois d’affilée, sa prévision de la demande de pétrole pour 2011. L’AIE, qui représente les intérêts des pays industrialisés, a hissé son estimation de 260.000 barils par jour, en raison d’une nette hausse de la consommation en Amérique du Nord et en Asie. L’agence table désormais sur une croissance de la demande mondiale de 1,5% en 2011, à 88,8 millions de barils par jour, après un bond de 2,9% en 2010.

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COUP DE CHAUD SUR LE BLÉ

Baguettes sur un marché new-yorkais

Baguettes sur un marché new-yorkais

Après la flambée des cours à l’été 2010 causé par l’embargo russe, le prix du blé a connu un nouvel accès de fièvre début décembre, les marchés s’inquiétant désormais d’une dégradation des conditions de culture en Australie et aux Etats-Unis.

A Chicago comme à Paris, les cours du blé ont ainsi atteint le 6 décembre leur plus haut niveau en quatre mois. Après quelques mois de relative accalmie après la sécheresse en Russie -les prix étaient montés à plus de 8 dollars le boisseau de 27 kilos -, les marchés se sont affolés de nouveau. A l’origine de ces craintes : la Nina. Ce phénomène climatique récurrent, qui fait osciller la température de l’océan Pacifique, entraîne souvent de fortes pluies en Asie du Sud et en Australie, ainsi que des épisodes de sécheresse en Amérique du Sud. Des pluies diluviennes ont perturbé ces derniers temps la récolte de blé de l’Est australien, une région très exportatrice sur laquelle plusieurs pays comptaient après les déboires des pays de la mer Noire.

Aux Etats-Unis, le département de l’Agriculture (USDA) estime qu’à ce jour, 47% des blés d’hiver semés à l’automne sont «bons» à «excellents», contre 63% il y a un an, un plus bas depuis 20 ans.

L’été dernier, des observateurs se prenaient à prédire le retour d’un scénario semblable à 2007, quand, en raison d’une grave crise globale de l’offre de céréales, les prix avaient doublé entre février de cette année-là et le même mois de 2008, pour dépasser les 10 dollars le boisseau. Or, entre les doutes sur la reprise et les stocks de départ, le contexte est très différent.

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LE COTON A PLUS QUE DOUBLÉ EN UN AN

Plantation de coton en Chine

Plantation de coton en Chine

Les prix du coton ont de nouveau beaucoup progressé à New York, touchant des records, alors que le marché reste préoccupé par la faiblesse de l’offre comparé à une demande toujours aussi forte.

Mardi 21 décembre, sur le marché à terme de Chicago, le coton pour livraison en mars a franchi un plus haut historique, à 159 cents la livre. Son prix a plus que doublé depuis janvier, soit la plus forte hausse depuis 1973.

L’offre est particulièrement sous tension. Le gouvernement indien «continue de réfléchir à la possibilité d’accorder plus de temps aux exportateurs pour vendre leur quota de 5,5 millions de balles de 170 kilogrammes de coton chacune au delà de la date limite» qui était fixée au 15 décembre, ont rapporté les analystes de Barclays Capital. Les opérateurs espéraient que le gouvernement indien se montrerait plus souple, alors qu’il a autorisé l’exportation de davantage de sucre.

Le coton chinois connaît à son tour la pénurie. Les inondations de cet été en Asie ont compromis sérieusement la récolte 2009-2010. La production du Pakistan, quatrième producteur mondial, a baissé de 18% cette année. En Chine, premier producteur mondial, le recul a été de 5,4%.

Avec un prix d’achat en hausse de 30%, les grossistes sont obligés de le répercuter sur les prix de vente sur les acteurs de l’industrie textile.

La pénurie sur le marché du coton n’a rien de conjoncturel. Peu élevés, ces dernières années, les prix du coton n’ont pas encouragé les agriculteurs à privilégier cette plantation sur les terres arables. Par conséquent, les stocks sont à leur plus bas niveau depuis quatorze ans.

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LE CAOUTCHOUC AU PLUS HAUT DE SON HISTOIRE

Chaussures Crocs en caoutchouc

Chaussures Crocs en caoutchouc

Faute d’une récolte suffisante, le caoutchouc a pulvérisé ses records. Au Tocom, le marché à terme des matières premières de Tokyo, le contrat pour livraison avril 2011 s’est traité à de 411,4 yens par kilogramme le 22 décembre. Depuis le début de l’année, son prix a augmenté de 60%.

Si les marchés financiers mettent la gomme sur le latex, c’est que les conditions météorologiques ont été mauvaises dans la zone asiatique, d’où provient 95% de la production mondiale. Les principaux producteurs (Thaïlande, Indonésie, Malaisie) ont été victimes ces derniers mois de cyclones et de pluies torrentielles.

Estimée à 9,5 millions de tonnes, la production de caoutchouc naturel devrait ressortir inférieure de près d’un million à la demande. Cette dernière n’a par ailleurs jamais été aussi forte de la part de la Chine et de l’Inde pour leur production automobile, principal débouché. La Chine devrait procéder à des importations record de 1,7 million de tonnes. De son côté, l’Inde, pourtant quatrième producteur, n’arrive plus à fournir ses propres usines de pneus.

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LE PRIX DU SUCRE EST SALÉ

Canne à sucre au Brésil

Canne à sucre au Brésil

La hausse des cours du sucre s’est amplifiée depuis octobre 2010. Le cours moyen du sucre roux est passé de 23 cents par livre en septembre 2010 à 33,65 cents le 21 décembre, un plus haut depuis trente ans.

Ses fondamentaux ne cessent d’être mis sous pression par les conditions météorologiques. Après une récolte mitigée au Brésil, premier producteur et exportateur pour cause de sécheresse, la récolte indienne a subi des avaries. L’Etat du Maharashtra devrait récolter un tiers de cannes en moins après les pluies diluviennes constatées depuis octobre. Si la pluie ne détruit pas les cannes, elle retarde la récolte, alors même que la situation est déjà tendue sur le marché physique depuis de longs mois.

En Australie, troisième exportateur, l’offre risque d’être inférieure aux attentes  : le rendement de la canne à sucre -qui en est à sa quatrième récolte -sera sans doute inférieur aux années précédentes.

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LE CACAO AU COEUR DE LA SPÉCULATION

Cacao de Côte d’Ivoire

Cacao de Côte d\'Ivoire

C’est un des rares marchés agricoles sans tension sur l’offre. A priori. La campagne 2010-2011, qui a démarré en octobre, s’annonce exceptionnelle, même si elle a pris un peu de retard après de fortes pluies au début.

La production de la Côte d’Ivoire devrait avoisiner 1.350 millions de tonnes, contre 1.242 millions l’an dernier. Au Ghana, deuxième producteur et pays voisin, la récolte devrait aussi être abondante, tout comme en Indonésie.

Sauf qu’à force, la situation politique en Côte d’Ivoire étant bloquée depuis mi-novembre, si les fèves ne peuvent sortir du pays, les prix pourraient bien renouer avec leurs plus hauts de cet été (2.348 livres la tonne), quand le «hedge fund» britannique Armajaro avait tenté de faire main basse sur la boisson des dieux en achetant 7% du marché pour l’assécher.

Plus de 50 000 foyers appartenant aux 10% les plus riches de France seraient logés dans le parc HLM, alors qu’1,2 million de ménages pauvres ou modestes attendent toujours un logement social.

Selon La Tribune publiée lundi, une étude de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes) révèle que 53 000 ménages parmi les 10% des foyers les plus riches de France bénéficiaient d’un logement social fin 2007. « Il est à craindre que la situation n’ait pas évolué », estime le quotidien économique. 37 000 ménages seraient concernés en Ile-de-France. A Paris, 31,4% des locataires du parc social compteraient parmi les 30% des ménages les plus riches. Ces foyers disposeraient d’au moins 11 200 euros par mois avec un seul enfant et 13 500 avec deux enfants.

Contactée par l’Expansion.com lundi soir, l’Union sociale pour l’habitat (USH) conteste toutefois ces chiffres. « Les familles logées en HLM qui disposent de 11 000 à 13 000 euros mensuels sont autour de 4000 seulement selon les chiffres de l’Insee », assure Pierre Quercy, son délégué général.

Lire sur le sujet: « Riches en HLM: questions sur une polémique »

Situation ancienne

Interrogé par La Tribune, le président de l’USH, Thierry Repentin, explique la présence de ménages aisés en HLM par « une situation ancienne » : ces ménages ont pu intégrer les HLM à un moment où leurs revenus étaient moins élevés, et la loi prévoit de maintenir les bénéficiaires dans le logement social. Les pouvoirs publics encouragent le maintien de foyers qui dépassent les plafonds de ressources pour créer une mixité sociale. Quand leurs revenus dépassent de 20% les plafonds de revenus, ils sont tenus de payer un sur-loyer mais quittent rarement le parc social pour autant. 1,2 million de ménages pauvres ou modestes sont toujours sur liste d’attente pour l’obtention d’un logement social.

Source : http://www.lexpansion.com/patrimoine/53-000-menages-fortunes-loges-en-hlm_243695.html

Riches en HLM: questions sur une polémique

Par Alexia Eychenne publié le 29/11/2010 à 19:26

Des milliers de familles aux revenus très confortables occuperaient des logements sociaux en France. Un phénomène qui frappe l’opinion mais que les bailleurs minimisent. Décryptage.

31088_paris-immobilier-toits-ville 53 000 ménages fortunés logés en HLM ?

REUTERS/Kevin Coombs
Combien de ménages aisés sont concernés ?S’appuyant sur une étude de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes), La Tribune révèle que 53 000 foyers logés en HLM disposeraient d’un revenu de plus de 11 200 euros par mois (pour un couple avec un enfant) ou 13 500 euros (pour quatre personnes). Mais l’Union sociale pour l’habitat conteste ces chiffres. « Les familles logées en HLM qui disposent de 11 000 à 13 000 euros mensuels sont autour de 4000 seulement selon les chiffres de l’Insee », assure Pierre Quercy, son délégué général. Difficile donc de mesurer l’ampleur du phénomène, mais la situation a de quoi indigner, alors qu’1,2 million de demandes de HLM sont toujours en attente.

Comment ont-ils obtenu un logement social?Pour habiter dans le parc social, un ménage ne doit pas dépasser un certain seuil de revenus, variable selon les régions et la composition des familles. Pour trois personnes à Paris, le plafond tourne autour de 47 000 euros, pour la catégorie de droit commun du logement social. Soit les revenus des locataires aisés ont considérablement augmenté ces dernières années, soit ils ont obtenu un HLM avec des plafonds déjà supérieurs. « Beaucoup de ménages sont entrés dans le parc social avec des logements PLS ou PLI [ndlr: destinés aux classes moyennes] dont les plafonds de ressources étaient déjà supérieurs à ceux des HLM « classiques », explique Didier Vanoni, directeur du bureau d’études Fors-Recherche sociale, spécialisé dans les questions d’habitat. Pendant longtemps, il suffisait de fournir un justificatif d’imposition à l’année n-2. Un stagiaire ou un étudiant devenu salarié, un fonctionnaire qui évoluait dans le privé, pouvait alors garder sa place avec des revenus nettement supérieurs aux seuils d’entrée. » Or jusqu’à récemment, les locataires de HLM pouvaient garder leur logement quels que soient leurs revenus, à condition de s’acquitter d’un sur-loyer.

Un phénomène marginal ?« Quelques HLM habités par des ménages aisés rue de Seine, dans un quartier chic de Paris, ça existe », reconnaît Thierry Saniez, délégué général de la CLCV. Mais pour l’association de consommateurs, le phénomène reste marginal au regard de la situation du logement social français. « Il y a une volonté des pouvoirs publics de pointer ces cas-là pour détricoter tout le système, pour que l’opinion ait l’impression que les locataires de HLM sont des gens aisés qui ont trouvé un bon plan pour se loger à peu de frais », tempête Thierry Saniez. Or « ces foyers fortunés constituent le stock du parc, ceux qui ne bougent pas ou laissent leurs appartements à des membres de leur famille, explique Didier Vanoni. On doit garder à l’esprit que 35 à 40% des attributions de HLM concernent aujourd’hui des personnes qui touchent entre 600 et 700 euros par mois. »

Faut-il continuer à augmenter les loyers ?Pour éviter les abus et dissuader les ménages aisés d’occuper les logements dont les familles modestes ont besoin, les pouvoirs publics augmentent régulièrement les surloyers, ou « loyers de solidarité », payés par les locataires des HLM qui dépassent de plus de 20% les plafonds de ressources. « Ca a réellement eu un effet dissuasif. En Ile-de-France notamment, on a vu des cas où des locataires payaient des surloyers tellement élevés que les loyers dépassaient les prix du marché », assure Laure Bourgoin, chargée de mission logement à la CLCV. La loi Boutin votée en 2009 prévoit maintenant que la somme du loyer et du surloyer ne pourra dépasser 25 % des revenus, ni le niveau des loyers du privé. Mais la solution ne satisfait pas pour autant les acteurs du logement social. « Il y a un risque d’effet de seuil, prévient Didier Vanoni. On risque de faire s’évaporer ou d’appauvrir les classes moyennes, des ménages dont on pense qu’ils créent de la mixité sociale. Le cap à franchir pour payer un loyer dans le privé est d’ailleurs tel que beaucoup préfèrent payer un surloyer. »

… ou retirer les HLM aux riches ?Ce n’est pas la première fois que ressurgit le scandale des « HLM pour riches ». Mais les bailleurs font peu d’efforts pour inciter les ménages aisés à quitter les lieux, et ce pour deux raisons principales. La nécessité de garantir les recettes, d’abord : les foyers les plus riches sont ceux qui payent les loyers les plus élevées. Deuxième raison, le souci de la mixité sociale. « La paupérisation du parc HLM conduit à la création de ghettos », prévient Thierry Saniez, de la CLCV. Pourtant les familles aisées accaparent souvent les appartements les mieux situés et les plus confortables. Peu d’entre eux continuent à vivre dans des zones défavorisées quand ils touchent plus de 10 000 euros par mois… A l’inverse, « les ménages à bas revenus habitent plus souvent que les autres dans les immeubles les plus anciens du parc social » et sont « plus souvent touchés par le surpeuplement », estiment plusieurs enquêtes successives de l’Insee. Pour éviter les abus, le gouvernement a déjà pris des mesures. La loi Boutin prévoit que les locataires dont les revenus sont deux fois supérieurs aux plafonds devront quitter leur appartement. Mais il est encore trop tôt pour en mesurer les effets.

- Le parc HLM français compte 4 millions de logements, dont près d’un tiers construit après 1985, et accueille 10 millions d’habitants

– 1,2 million de demandes de logements sont en attente, dont 550.000 émanent de personnes déjà locataires

– 65% des ménages français peuvent prétendre à un logement social

– 50% du parc est concentré en Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur

– 19% des ménages sont des familles monoparentales -contre 7% dans l’ensemble du pays-, 10% sont de nationalité étrangère -contre 5% pour l’ensemble de la population vivant en France

http://www.lexpansion.com/economie/riches-en-hlm-questions-sur-une-polemique_243739.html

En se plongeant dans les statistiques de l’organisme de sondage Gallup, portant sur 450 000 Américains, deux chercheurs ont découvert le revenu à partir duquel l’argent ne faisait plus trop le bonheur : 75 000 dollars par an et par ménage (55 000 euros). En deçà, les sondés ne sont pas satisfaits ; au-delà, leur bonne humeur plafonne.

L’étude, publiée dans la revue Proceeding of the National academy of sciences, a été conduite par un psychologue et un économiste : Daniel Kahneman et Angus Deaton, de l’université de Princeton. Les deux hommes ont distingué deux mesures possibles du bien-être :

  • Une mesure subjective : « Etes-vous satisfait de votre vie ces jours-ci ? »
  • Une mesure objective : la fréquence et l’intensité des moments de joie,
    stress, tendresse, colère, etc, notées pendant une journée.

Les résultats de leurs recherches sont très différents selon ces deux mesures. L’impression d’être heureux continue de croître après 75 000 dollars de revenus. En revanche, la mesure concrète du bien-être atteint un plafond à partir de 75 000 euros.

Sur le graphique ci-dessous, deux courbes. La première, « bien-être quotidien », représente les déclarations des sondés sur ce qu’ils vivent (différence entre les réponses évoquant joie, sourire, bonheur et celles évoquant tristesse, inquiétude…). La seconde, « impression de bonheur », représente les réponses à la question « Etes-vous satisfait de votre vie ces jours-ci ? » (Voir le graphique)

D'après Daniel Kahneman et Angus Deaton

Commentaire des deux chercheurs :

« Il est possible que 75 000 dollars soit un seuil au-delà duquel de nouveaux accroissements du revenu n’aident plus les individus à faire ce qui correspond le mieux à leur bien-être ressenti : passer du temps avec les gens qu’ils aiment, éviter les souffrances et les maladies, et avoir des loisirs. »

Ce n’est pas la première fois que des économistes se penchent sur ce « chiffre magique », seuil à partir duquel nos besoins seraient satisfaits. Il est même au cœur des préoccupations de la science économique. Elle intéresse particulièrement ceux qui remettent en cause le caractère illimité de la croissance. Dans un monde fini, la consommation doit avoir des limites.

Ce que l’on constate -quoiqu’en dise la sagesse des nations- c’est que l’argent fait le bonheur. Les riches, eh oui ! sont plus heureux que les pauvres.

A ce stade, on peut citer deux grands auteurs qui résument tout :

  • Fedor Dostoïevski (1821-1881) : « La monnaie, c’est de la liberté frappée. »
  • Michel Colucci, dit Coluche (1944-1986) : « L’argent ne fait pas le bonheur des pauvres. »

L’envie du « mieux » et l’envie de surpasser le voisin

Les économistes constatent que le lien entre le revenu et bonheur est largement relatif. Si vous gagnez 25 000 euros par an, vous jugerez nécessaire de gagner 35 000 euros pour être heureux ; mais si votre revenu atteint ces 35 000 euros, votre revenu idéal passera à 50 000 euros… Le sentiment de satisfaction vient en réalité de l’élévation constante de votre pouvoir d’achat.

« Pourquoi cherche-t-on à augmenter ses revenus ? Deux hypothèses : un, les humains aiment l’idée même de croissance de leur revenu et de leur consommation, une poursuite qui agit comme une drogue ; deux, ils cherchent à gagner plus que leur voisin », résume l’économiste Daniel Cohen, qui a consacré une partie de son dernier livre, « La Prospérité du vice », au sujet.

La poursuite addictive du « mieux », d’une part ; la rivalité mimétique chère à René Girard, d’autre part…

Une autre courbe du bonheur

Tim Jackson, économiste britannique qui prêche la « prospérité sans croissance », a consacré un chapitre de son livre au sujet. Il publie un graphique éloquent (voir ci-dessous) qui semble confirmer, à l’échelle de la planète, qu’il existe un « plafond » au revenu-déclencheur-de-bonheur. Au-dessus de 15 000 dollars par habitant, le niveau de satisfaction ne réagit plus. On ne se sent pas plus heureux aux Etats-Unis qu’à Porto Rico.

Pour lire le graphique :

  • plus le pays est à droite, plus ses habitants sont riches (aucune allusion politique là-dedans) ;
  • plus le pays est en haut, plus il est heureux (peuplé de gens se déclarant « satisfaits dans la vie en général »). (Voir le graphique)

Source Worldwatch/Tim Jackson

La conclusion à tirer de tout cela ? Si le but de l’économie est d’accroître le bonheur sur la planète, il est bien plus efficace d’augmenter le revenu des pauvres que celui des riches.

Source : http://www.rue89.com/2010/10/11/largent-fait-le-bonheur-mais-a-partir-de-combien-deuros-170520

Les Etats-Unis, pays le plus riche mais pas le plus heureux

08/07/2010

La statue de la petite sirène, à l'entrée du port de Copenhague au Danemark. Crédits photo : DR.
La statue de la petite sirène, à l’entrée du port de Copenhague au Danemark. Crédits photo : DR.

Les Danois et les Néo-Zélandais sont en tête du classement des citoyens «les plus heureux» du monde, selon l’institut Gallup.

coeur- Largent fait le bonheur. Mais à partir de combien deuros ?L’argent ne fait pas le bonheur, dit-on souvent. L’institut Gallup a réalisé une étude mondiale dont les résultats semblent confirmer l’adage. D’après cette étude, publiée dans la revue américaine Journal of Personality and Social Psychology et dont les conclusions sont dévoilées par le Christian Science Monitor, les Etats-Unis sont peut-être le pays le plus riche du monde, mais ils sont loin d’être le plus heureux.

Cette étude mondiale a été menée auprès de 136.000 personnes dans 132 pays différents, entre 2005 et 2006. Son postulat de départ : il existe deux définitions du bonheur. D’un côté, le bonheur lié à un sentiment de bien-être général. De l’autre, celui que l’on tire de moments spécifiques de joie. Si la première définition dépend largement des revenus personnels et de la richesse de l’Etat dans lequel on vit, la seconde répond plutôt à la façon dont les besoins psychologiques et sociaux de chacun sont comblés, expliquent les chercheurs de Gallup.

Pourtant dotés d’un des plus grands PIB par habitant du monde (46.400 dollars, selon la CIA), les Etats-Unis n’arrivent qu’en 16e position du classement établi par Gallup en ce qui concerne le bien-être général, et seulement en 26e position sur 132 en termes d’instants de satisfaction. Les Américains se font voler la vedette par les Danois, qui sont les plus heureux d’un point de vue général, et par les Néo-Zélandais, qui sont les champions des moments de joie. Loin des Etats-Unis, le Danemark est 31e mondial en termes de PIB par habitant (36.000 dollars en 2009) et la Nouvelle-Zélande est 51e (à 27.300 dollars), selon les données de la CIA.

L’importance des relations sociales

«S’il est vrai que s’enrichir procure un sentiment de satisfaction général sur sa vie, cela n’a peut-être pas un impact aussi grand qu’on l’imagine sur la façon dont on en apprécie chaque moment», résume Ed Diener, chercheur à l’Université d’Illinois et au sein de l’institut Gallup. Le chercheur insiste sur l’importance de la «qualité des relations sociales» dans la vie de chacun. Il cite, par exemple, le Costa Rica qui, malgré des niveaux de revenus inférieurs à ceux de la Corée du Sud, aurait une population plus heureuse.

Une question qui a également fait son chemin en France. Afin de déterminer les limites du PIB en tant qu’indicateur du progrès social, le président Nicolas Sarkozy a mandaté en 2008 une commission présidée par le professeur Joseph Stiglitz, le prix Nobel d’économie. Son rapport, remis fin 2009, estime qu’il existe souvent «un écart prononcé entre, d’une part, les mesures habituelles des grandes variables socio-économiques comme la croissance, l’inflation, le chômage, etc., et, d’autre part, les perceptions largement répandues de ces réalités». La commission remet également en cause «la pertinence de ces données en tant qu’outils de mesure du bien-être sociétal».

L’adage a des limites

Ainsi, l’Europe du nord et les pays anglo-saxons ont beau se situer en haut de l’échelle économique mondiale, ces régions n’ont rien à envier à l’Amérique latine, qui est relativement bien positionnée dans les classements de Gallup. Ce raisonnement a pourtant des limites. «Beaucoup voire la plupart des gens désirent et courent après l’argent durant la majeure partie de leurs journées», admettent en effet les auteurs de l’étude. Sans surprise, les pays d’Afrique les plus pauvres arrivent en queue de peloton, et ce, dans les deux classements du bonheur !

Source : http://www.lefigaro.fr/conso/2010/07/07/05007-20100707ARTFIG00530-les-etats-unis-le-pays-le-plus-riche-mais-pas-le-plus-heureux.php

http://www.csmonitor.com/Science/2010/0701/The-US-may-be-the-richest-nation-but-it-s-not-the-happiest

L’argent fait le bonheur… jusqu’à 4900 euros par mois

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Par Sophie Amsili
07/09/2010 | Mise à jour : 15:49
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Crédits photo : alancleaver_2000
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Gagner plus rendrait plus heureux, selon une étude menée par deux économistes américains. Mais ce n’est plus vrai au-delà d’un seuil qu’ils fixent à 75.000 dollars par an, soit 4900 euros par mois.

coeur- Largent fait le bonheur. Mais à partir de combien deuros ?La très sérieuse revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences vient de publier une étude qui dément en partie le proverbe selon lequel l’argent ne fait pas le bonheur. Réalisée par Daniel Kahneman, Prix Nobel d’Economie en 2002, et son collègue de l’université de Princeton, Angus Deaton, l’étude porte sur le bien-être de 450.000 Américains interrogés en 2008 et en 2009 pour l’indice Gallup-Healthways.

Les auteurs en viennent à la conclusion que l’argent fait bien le bonheur… mais jusqu’à un certain point. Le seuil est défini à 75.000 dollars par an (environ 58.600 euros), soit près de 4900 euros par mois, sans que l’étude ne distingue le nombre de personnes qui composent le foyer. Si, comme 10% des Américains, votre revenu est supérieur à cette somme, inutile de vous évertuer à gagner plus et donc, inutile pour l’Etat de chercher à vous donner plus. D’après les deux économistes, vous n’en serez pas plus heureux.

L’impression d’avoir réussi sa vie

«Au-delà de 75.000 dollars dans les Etats-Unis contemporains (…), une augmentation du revenu n’amène ni à ressentir du bonheur ni à être soulagé du malheur ou du stress, même si cette hausse des revenus continue à améliorer l’évaluation que les individus font de leur vie», écrivent les deux économistes. Autrement dit, gagner toujours plus d’argent renforce le sentiment d’avoir réussi sa vie mais ne rend pas nécessairement plus heureux.

«Peut-être que 75.000 dollars est un seuil au-delà duquel des hausses de revenus n’améliorent plus la capacité des individus à faire ce qui compte le plus pour leur bien-être émotionnel, comme de passer du temps avec ceux qui leur sont chers, éviter la douleur et la maladie, et profiter de leurs loisirs», ont encore avancé les auteurs.

Pour tous les autres, soit la vaste majorité de la population dont le revenu ne dépasse pas ce seuil, leur bien-être émotionnel est bridé par leurs préoccupations financières. A plus forte raison, la pauvreté fait le malheur: «la faiblesse des revenus exacerbe la douleur émotionnelle qui accompagne des malheurs comme le divorce, ou le fait d’être en mauvaise santé ou seul», écrivent Daniel Kahneman et Angus Deaton.

Rassurants, les auteurs ajoutent tout de même dans un entretien : «comme les autres études sur le bien-être, nous avons constaté que la plupart des gens sont plutôt heureux et satisfaits de leurs vies».

http://www.lefigaro.fr/conso/2010/09/07/05007-20100907ARTFIG00411-l-argent-fait-le-bonheur-jusqu-a-4500-euros-par-mois.php

Le procureur général de Pennsylvanie a lancé une procédure contre la société de recouvrement Unicredit basée à Erie. Le patron de la société avait trouvé une organisation imparable pour impressionner et faire payer les débiteurs.

Des employés de Unicrédit se présentaient habillés en uniforme de Shérif avec une fausse convocation pour une audience au tribunal. « Si vous ne venez pas, c’est la prison » disaient les faux shérifs aux débiteurs.

Les locaux de Unicrédit ont été transformé en un tribunal plus vrai que nature.

L’intérieur du bâtiment ressemble à une salle d’audience, une paire de portes en chêne avec des poignées en laiton et à l’intérieur le fauteuil du juge, la barre des témoins.

Le stratagème a très bien fonctionné au point que Unicrédit à même obtenu de certains débiteurs intimidés qu’ils révèlent notamment leurs numéros de compte bancaire. Le Bureau du procureur a demandé à un juge de geler les avoirs de l’entreprise.

Les flagrants délires de wall Street par Marc Mayor

Nouvelles révélations sur les procédures de saisie aux Etats-Unis : après les documents falsifiés par les grandes banques pour déloger des propriétaires de leur maison, une société de Pennsylvanie a poussé la mascarade encore plus loin. Unicredit America a apparemment fait construire un faux tribunal dans la ville d’Erie, en Pennsylvanie ; la société de recouvrement de dettes a fait les choses en grand pour son « Centre de résolution des dettes », sis au n° 1537 de la West Street.

Une fois que l’accusé a franchi les lourdes portes en chêne massif ornées de poignées en laiton, telles celles d’une vraie salle de tribunal, il découvre un bureau posé sur une estrade ; là, il s’attend à voir siéger un juge – effectivement, un personnage habillé en noir occupait cette place lors des pseudo-auditions. Les livres de droit posés sur des étagères derrière lui paraissent authentiques et renforcent, en tout cas, le caractère officiel du lieu. Face au « juge », deux bureaux sont installés, l’un pour la défense et l’autrepour le procureur ; une barre est prête pour les témoins, tandis qu’un espace pour les spectateurs a également été aménagé sur le côté de la pièce.

Bref, le passant se croit véritablement dans un tribunal ; c’est en tout cas ainsi que les employés d’Unicredit America appelaient ce bureau un brin particulier.Mais leur sens du détail ne s’est pas limité à la décoration intérieure, selon une plainte déposée auprès du procureur général local : un certain nombre de résidents d’Erie ont vu débarquer chez eux des individus qui, ressemblant à des assistants du shérif, sont venus leur remettre en main propre un document similaire en tous points à une convocation pour une audience. Ce qui a laissé supposer à ces résidents qu’ils risquaient d’être placés en garde à vue dans le cas où ils ne se présenteraient pas au vrai – faux tribunal.

Une fois sur place, les choses avaient tendance à se corser pour les malheureux clients d’Unicredit : les fausses auditions se déroulaient dans un climat d’intimidation, à seule fin de les forcer à payer immédiatement d’éventuelles traites en retard, à donner leurs coordonnées bancaires ou à céder leur bien à la société de recouvrement. Des collaborateurs d’Unicredit étaient parfois envoyés au domicile des « accusés » afin de récupérer un document ou de faire signer un engagement à rembourser leurs dettes par d’autres membres de la famille – bel exemple de dévouement au service du client ! Et tout ça dans le plus strict mépris des lois qui régissent le recouvrement de dettes.

Sur son site Internet, Unicredit s’engage à récupérer tout impayé « de manière professionnelle et orientée vers la performance », en recourant uniquement à des « professionnels certifiés de la finance, qui reçoivent une formation continue ». Une formation d’acteur, donc, en vue de se faire passer pour un shérif adjoint menaçant ou pour un juge intransigeant, afin de mettre les clients sous pression en usant du chantage et de la menace, bafouant ainsi les lois en vigueur et l’éthique. Bref, Unicredit est à la pointe de ce qui se fait à Wall Street.
Revenons en Pennsylvanie, où le procureur général a demandé que Unicredit America – qui n’a rien à voir avec le groupe bancaire italien – mette immédiatement fin à ses fausses auditions, que ses actifs soient gelés et que la société fournisse des informations détaillées sur ses comptes en banque, afin d’estimer quelle somme elle a encaissée grâce à sa mascarade.Pourquoi vous parle-je de cette affaire, alors que vous n’êtes en rien concerné ? Tout simplement parce que Unicredit America me semble une métaphore rêvée de la finance actuelle : tout y est faux.
De nos jours, le petit épargnant qui croit, en se rendant à sa banque, avoir affaire à un conseiller financier découvre que, en réalité, il est assis face à un commercial qui a des objectifs de vente et pour qui il n’est qu’un pigeon de plus juste bon à signer n’importe quoi. La personne chargée de la stabilité de la monnaie de référence mondiale prononce des discours dans lesquels elle évoque la possibilité de jeter de l’argent liquide sur la foule depuis un hélicoptère, afin de combattre une possible déflation ; en préparation d’un tel événement, elle fait tourner la planche à billets, comme dans l’Allemagne des années 1920 ou, plus récemment, au Zimbabwe.

Les autorités financières, censées mettre les escrocs sous les verrous, utilisent l’argent du contribuable qui les emploie pour permettre aux « banksters » de s’octroyer un bonus record chaque année, que ces derniers coulent le système bancaire ou non. Enfin, les médias, ce fameux « quatrième pouvoir », encouragent l’investisseur à acheter des actions juste avant que la bulle n’éclate, afin de les revendre au creux de la vague – leurs collusions avec les politiciens sont légendaires, mais, bien sûr, en public, il faut donner l’impression inverse.
Vous le voyez : comme dans le pseudo-tribunal d’Erie, tout, dans la finance actuelle, sonne faux. La responsabilité finale revient à l’actionnaire, qui croit pouvoir gagner de l’argent en Bourse sans jamais participer aux assemblées générales, ni voter. Conséquence logique : le management, qui, en principe, est à son service, se croit dès lors tout permis. Et que je m’octroie force bonus et parachutes dorés et que je recours à des méthodes d’affaires illégales comme Unicredit America…

La source et les liens :

Génial: UNICREDIT America, collecteur de dettes ici leur site, a convoqué des gens dans un faux tribunal, avec du faux personnel pour saisir les maisons, voitures. C’est DINGUE !! AU SECOURS !!! Tout est faux, y compris le mobilier, sauf les gens convoqués, et tout a été vendu ensuite aux hedge funds, banques étrangères, etc. Je ne sais pas si vous imaginez où ils en sont arrivés… A FABRIQUER DES FAUX TRIBUNAUX… Lisez ici Pittsburgh Channel et voyez la video de la télé régionale… Là on dépasse le cadre de tout ce qui a été vu, c’est l’information LA PLUS FOLLE, LA PLUS EXPLOSIVE EN 3 ANNEES DE REVUE DE PRESSE. Les banques ont détourné les lois, les politiciens, la vie elle même… Il y a même un faux sheriff au tribunal qui a pris les clés et papiers des voitures des gens… ENVOYEZ CET ARTICLE A TOUS VOS MAILS, JE VOUS LE DEMANDE, la démocratie est volée en ce moment sous nos yeux par les banques et leurs sbires, les collecteurs de dettes. Ici le lien sur l’affaire du ministère de la justice de l’Etat de Pennsylvanie.  Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2010

Voici une planisphère chinoise / australienne, dite « South up »

planisphere-australienne Une autre vision du monde...

Renversant, non ? :)

Extrait du blog de Paul Jorion

Les crises ont cet effet que des choses jusque-là invisibles apparaissent soudain en surface. Il en va ainsi du déséquilibre qui devient désormais très palpable entre les droits du consommateur et ceux du prestataire de service. Ainsi, dans un cas très récent, le fait que l’organisation d’initiative citoyenne Wikileaks, s’est vue refuser les services de Visa, Mastercard et Paypal, sans autre justification que le fait d’avoir « peut-être » agi illégalement en publiant des informations communiquées par des « whistleblowers », des employés dénonçant les pratiques scandaleuses de leur employeur, qu’il s’agisse d’une firme ou d’un gouvernement.

Hier, alors que la presse avait signalé il y a quelques jours que Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, s’apprêtait à divulguer des informations relatives à Bank of America révélant « des manquements à l’éthique » au niveau de sa direction, la banque a décidé de refuser de traiter les dons faits à Wikileaks. Comment imaginer que ce refus de service soit sans rapport avec l’annonce faite dans la presse ?

Or, même si des personnalités politiques américaines appellent à l’assassinat d’Assange et de ses collaborateurs, et si le Vice-Président Joe Biden le qualifie de « terroriste high-tech » et laisse entendre que l’on s’active en ce moment à fabriquer les preuves qui permettront de l’inculper de « complot » (on doit s’étonner que les personnalités politiques d’autres pays s’abstiennent de commenter une telle agitation hystérique), son statut se limite à l’heure actuelle à ce qu’une cour suédoise veuille l’entendre sur des faits qui relèvent de la vie privée et qui impliquent la validité du témoignage d’une personne endormie au moment des faits. L’existence d’un tissu de lois tatillonnes permet semble-t-il aux autorités d’exercer désormais des représailles contre tout individu dont le comportement les irrite.

Une justice privée de mauvais aloi est en train de se mettre en place, fondée sur l’intimidation et qui ne juge pas même nécessaire de se justifier. Les firmes qui refusent leurs services à Wikileaks se contentent de dire que son fondateur a « peut-être » commis des actes illégaux ou, de manière plus nébuleuse encore, qu’une infraction à été commise à l’un de leurs règlements – qu’elles s’abstiennent de préciser. On pense à Kafka : « Vous serez probablement convoqué prochainement pour que nous évoquions ensemble une affaire dont nous vous ferons connaître l’objet en temps utile… »

Or des firmes comme Visa ou Mastercard, Paypal, vu la nature des services qu’elles offrent, se trouvent en position de monopole ou d’oligopole. La loi dans certains pays oblige les sommes importantes, comme les salaires, à transiter par les banques. Que se passerait-il si les banques refusaient de vous ouvrir un compte parce qu’elles n’aiment pas vos opinions ou vos agissements – bien qu’ils soient légaux ? Une compagnie téléphonique pourrait-elle résilier votre abonnement parce qu’elle n’aime pas ce que vous dites publiquement – et qu’elle soupçonne que vous pourriez éventuellement le répéter au téléphone ? À l’inverse, le particulier s’est vu refuser dans de nombreux pays la possibilité d’appeler au boycott des compagnies qui se conduiraient de manière arbitraire envers lui, le boycott ayant été interdit par la loi.

Aux États-Unis en particulier, où les représentants du peuple sont toujours élus mais sont indirectement rémunérés par des compagnies privées et où le droit pour ces dernières d’injecter des sommes d’un montant illimité dans les campagnes électorales leur permet de fait d’exercer un véto contre les candidats qui n’ont pas l’heur de leur plaire, une réponse commence à apparaître au sein de réseaux de vigilance citoyenne qui traquent l’asymétrie entre consommateur et prestataire de service. Ces réseaux sont ainsi parvenus récemment aux États-Unis à bloquer une proposition de loi (le Président Obama a opposé son véto à HR-3808) qui, en accordant statut légal aux documents produits par une association d’établissements financiers accordant des prêts hypothécaires, aurait encore aggravé l’asymétrie de traitement entre eux et leurs clients. Et ils attirent en ce moment-même l’attention sur une manœuvre de la Federal Reserve, la banque centrale américaine, qui s’apprête, à la demande de ces établissements de crédit, à éliminer la procédure de recours pour invalidité contre la saisie d’un logement, dite « rescision », pour couper l’herbe sous le pied duConsumer Financial Protection Bureau qui sera mis en place en juillet de l’année prochaine. D’autres initiatives citoyennes agissent dans le même esprit à l’échelle mondiale, ainsi, l’organisation canadienneAvaaz.org, créée en 2007, et qui affirme compter déjà plus de six millions de membres.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.