AIG paie 450 millions de primes aux responsables de sa chute
Coup de gueule, Économie mars 22nd, 2009Lu sur NOUVELOBS.COM
L’assureur américain reconnait que le versement est « de mauvais goût » mais se justifie en faisant valoir une obligation légale. Les pouvoirs publics américains ont dû mobiliser plus de 170 milliards de dollars pour éviter une faillite du groupe.
L’assureur américain AIG va verser cette année 450 millions de dollars de primes aux responsables de ses activités financières, ceux-là même qui furent à l’origine de ses pertes historiques de 99,3 milliards de dollars l’an dernier, affirme dimanche 15 mars le Wall Street Journal, amplifiant les informations de plusieurs autres médias.
Ces bonus sont destinés aux cadres de la filiale londonienne AIG Financial Products, qui ont provoqué la chute, puis la nationalisation de l’ancien numéro un mondial de l’assurance, en ayant souscrit des contrats protégeant les investisseurs contre le risque de non-remboursement d’investissements à risque.Le secrétaire au Trésor Timothy Geithner a écrit au président d’AIG Edward Liddy, nommé par le gouvernement en septembre après la quasi-faillite du groupe, pour se plaindre de cette situation, ajoute le journal.
Edward Liddy, tout en reconnaissant que le versement de ces primes était « de mauvais goût et difficile à recommander », a souligné qu’il lui fallait aller de l’avant pour des raisons légales. L’intervention ministérielle a toutefois permis de réduire le montant des primes qui seront versées cette année.
Certains des bonus versés ne dépassent pas 1.000 dollars mais sept responsables d’AIG Financial Product devraient recevoir plus de 3 millions de dollars de primes, selon le New York Times.
Au total, en comptant les primes versées aux cadres des autres activités du groupe (en général, elles, rentables) au titre de 2008 et 2009, AIG devrait débourser cette année 1,2 milliard de dollars de rémunérations variables.
Les pouvoirs publics ont dû mobiliser plus de 170 milliards de dollars pour éviter une faillite du groupe, qui aurait pu avoir des répercussions en cascade sur l’ensemble de la finance mondiale.
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(Los Angeles) Après des mois de nouvelles économiques désastreuses, les Américains en ont finalement eu ras le bol. Une centaine de manifestations sont prévues aujourd’hui dans 30 États américains. Les cibles de ce soulèvement populaire les bureaux d’AIG, Bank of America, et Citigroup, les géants financiers maintenus en vie grâce aux fonds publics.
Depuis lundi, des gardes armés sont postés à l’entrée du siège social d’AIG, au Connecticut. Des employés ont rapporté avoir reçu des menaces de mort, et des milliers de lettres, de courriels, et d’appels téléphoniques de citoyens en colère ont été envoyés. Certains employés sont carrément restés chez eux cette semaine.
«Il y a une vague de rage qui balaie l’Amérique actuellement», a dit le représentant démocrate de New York, Gary Ackerman.
Ce sont les primes qui ont mis le feu aux poudres. 165 millions remis il y a quelques jours aux dirigeants d’AIG, ceux-là même qui ont saccagé les finances et la réputation de l’assureur et forcé les contribuables à payer des dizaines de milliards pour le maintenir en vie.
Soixante-treize hauts placés d’AIG ont touché des primes supérieures à plus d’un million de dollars vendredi dernier.
La rage populaire a atteint son point culminant, hier, durant le passage du président d’AIG, Edward Liddy, devant le Congrès.
M.Liddy, qui a pris le contrôle d’AIG en septembre quand le gouvernement a entrepris de sauver l’assureur, a dit avoir demandé aux employés de rembourser «au moins la moitié des primes qui sont supérieures à 100000$.»
Le Congrès américain et le procureur en chef de l’État de New York, Andrew Cuomo, cherchent à obtenir la liste des récipiendaires des primes. Ce que refus le patron d’AIG, invoquant des raisons de sécurité.
Ces primes étaient destinées à «retenir» les meilleurs gestionnaires d’AIG. Un argument qui a été invalidé quand AIG a révélé, mardi, que plusieurs récipiendaires des primes ne sont plus à l’emploi de la compagnie.
Aujourd’hui, plusieurs groupes syndicaux, religieux et civiques organisent des manifestations dans une centaine de villes aux États-Unis. Ils veulent dénoncer «l’avarice des dirigeants des banques et réclamer davantage d’investissements dans les soins de santé et la protection des travailleurs». Les organisateurs attendent quelque 10 000 participants.
Un sondage de la firme Gallup montre que 76% des Américains veulent que les primes soient remboursées, alors que 17% estiment qu’elles sont méritées. Quelque 59% des répondants ont dit être «scandalisés» par cette affaire.
De plus en plus, la colère à l’endroit d’AIG est dirigée contre l’administration Obama. Les contribuables ne comprennent pas pourquoi son administration est incapable d’imposer sa marque sur AIG, qui est à 80% propriété du gouvernement fédéral.
Le président Obama a jusqu’ici réussi à trouver l’appui populaire pour ses politiques d’investissements massifs, mais la grogne menace de compliquer son rôle d’ « investisseur en chef ».
Le président Obama a d’ailleurs dû voler au secours de son secrétaire du Trésor, Timothy Geithner, vu par certains comme étant trop complaisant envers l’industrie financière dans laquelle il a fait carrière avant de devenir ministre des Finances.
«Timothy Geithner travaille extrêmement fort pour améliorer le sort de l’économie, a dit le président, hier. Il doit composer avec la situation qui nous affecte tous. Jusqu’ici, il a pris les bonnes décisions.»
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Et finalement
L’assureur américain AIG a versé cette année 218 millions de dollars de primes aux responsables de ses activités financières, malgré ses pertes historiques l’an dernier, soit 53 millions de plus qu’annoncé, affirme samedi un journal local américain.
AIG a communiqué ces nouveaux chiffres vendredi au ministre de la Justice du Connecticut (nord-est), Richard Blumentahl, affirme le Hartford Courant, sans donner d’autres détails.Cet Etat américain abrite le siège d’une des branches du groupe d’assurance.
Selon des informations précédentes, ces primes s’élevaient au total à 165 millions, six cadres d’AIG ayant reçu chacun des primes de plus de 4 millions de dollars et 66 autres des primes de un million de dollars chacun.
Mais «ces chiffres sont supérieurs», a affirmé M. Blumentahl, cité par le quotidien.
D’après le journal, le gouverneur républicain du Connecticut, Jodi Rell a déjà précisé de son côté que l’un des cadres d’AIG, Douglas Poling, avait reçu une prime de 6,4 millions de dollars, le bonus le plus important versé par l’assureur, mais qu’il allait rendre cet argent à la demande de l’entreprise.
Les primes versées par AIG font l’objet d’un scandale retentissant aux Etats-Unis, alors que Washington a injecté 170 milliards de dollars pour sauver le groupe de la faillite.
L’affaire a poussé la Chambre des représentants américaine à adopter jeudi un projet de loi imposant à 90% les primes de ce genre.
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