Voici une planisphère chinoise / australienne, dite « South up »
Renversant, non ?
Voici une planisphère chinoise / australienne, dite « South up »
Renversant, non ?
Une illusion d’optique remarquable : la silhouette d’une femme qui tourne, que nous pouvons percevoir comme tournant vers la gauche ou vers la droite. Au bout d’environ une minute, notre cerveau la perçoit différemment ! Créée par Noboyushi Kayahara
(si votre connexion est trop lente, faites un clic droit sur ce lien, et « Enregistrez la cible sous » pour le mettre sur votre disque dur. Cliquez dessus, et choisissez de l’ouvrir avec Internet Explorer)
Je vous recommande aussi ce site d’illusions d’optique remarquables :
http://ophtasurf.free.fr/illusions_extraordinaires.htm
Lu il y a bien des années dans le Canard Enchainé…
Relire george Orwell qui, en 1936, prit son fusil pour aller combattre le fascisme en Espagne et dont Simon Leys disait qu’il ne voyait pas qu’ « il existe un seul écrivain dont l’oeuvre pourrait nous être d’un usage pratique plus urgent et plus immédiat« .
Et tomber en arrêt sur cette phrase :
« Si quelqu’un laisse tomber une bombe sur votre mère, laisser tomber deux bombes sur la sienne. Il n’y a pas d’autre alternative : ou bien vous pulvérisez des maisons d’habitation, vous faites sauter les tripes des gens, vous brûlez les enfants – ou bien vous vous laissez réduire en esclavage par un adversaire qui est encore plus disposé que vous à commettre ce genre de choses.
Jusqu’à présent personne n’a encore suggéré de solution concrète pour échapper à ce dilemme ».
Trouver cette phrase terrible. Se demander si George Orwell a raison ou non, ce qu’on pourrait lui répondre.
Changeons un peu de sujets… Un mot sur la théorie des 6 degrés de séparation
Cette théorie a été établie par le hongrois Frigyes Karinthy en 1929 qui évoque la possibilité que toute personne sur le globe puisse être reliée à n’importe quelle autre, au travers d’une chaîne de relations individuelles comprenant au plus cinq autres maillons.
Cette théorie est reprise en 1967 par Stanley Milgram à travers l’étude du « phénomène du petit monde » (« it’s a small world ») ; il nous explique qu’il est très facile de prendre contact avec la personnalité de votre choix, même si elle paraît inaccessible (aujourd’hui, on dirait Bill Gates ou Brad Pitt…). Il suffirait pour cela de moins de 6 intermédiaires au maximum, une version numérique du proverbe « les amis de mes amis sont mes amis », en quelque sorte !
Plus mathématiquement, si chaque personne a 10 amis, on en atteint donc 100 avec 2 maillons, 1 000 avec 3, etc. Si plus probablement, on prend l’hypothèse de 50 amis, on arrive au 6e échelon à 15 milliards d’individus possibles – si on a u ne hypothèse de départ à 100 personnes dans son réseau de connaissance, on serait à 1 000 milliards de possibilités (et on ne serait alors qu’à 5 degrés de séparation)
Cette unité de « mesure sociale » a été reprise dans une pièce de John Guare en 1990 puis adaptée à l’écran en 1993 dans un film de Fred Schepisi, Six degrees.
La théorie des « Six Degrés » vient à nouveau d’être confirmée, et cette fois, à grande échelle. En effet, depuis juin 2006, Éric Horvitz et Jure Leskovec, deux chercheurs de Microsoft, ont analysé près de 30 milliards de conversations électroniques sur un panel de 180 millions d’utilisateurs de Live Messenger – soit près de la moitié du trafic global des messageries instantanées (merci Big Brother, au passage…). L’étude révèle qu’il faut en moyenne créer des liens avec 6,6 contacts avant de pouvoir parler à une personne particulière qui ne figure pas sur sa liste de contacts. Dans 78% des cas, 7 contacts intermédiaires sont nécessaires.
Interrogé par le Washington Post, Horvitz a déclaré : « J’ai trouvé ça très surprenant. Il semblerait qu’il y ait une connectivité sociale constante pour l’humanité. Si les gens ont toujours eu l’impression d’être proches, nous avons montré à grande échelle que cette idée était bien plus qu’un mythe urbain ».
Je signale enfin qu’il existe une intéressante application Facebook, du même nom, qui permet d’illustrer le phénomène de façon parfois très surprenante…
Tiens, une petite découverte aujourd’hui. Pas la plus gaie, mais je pense que vous connaissez tous les paroles de L’aigle Noir de Barbara. Je me suis toujours demandé (bon, d’accord, sans que cela m’empêche de dormir…) quel en était le sens. Je l’ai découvert aujourd’hui. Mais avant, je vous les remets :
L’aigle noir, Barbara – Musique: Barbara, Catherine Lara
Autres interprètes: Florent Pagny, Thierry Amiel, Patricia Kaas (version que j’aime beaucoup)Un beau jour, ou peut-être une nuit,
Près d’un lac je m’étais endormie,
Quand soudain, semblant crever le ciel,
Et venant de nulle part,
Surgit un aigle noir,Lentement, les ailes déployées,
Lentement, je le vis tournoyer,
Près de moi, dans un bruissement d’ailes,
Comme tombé du ciel,
L’oiseau vint se poser,Il avait les yeux couleur rubis,
Et des plumes couleur de la nuit,
A son front brillant de mille feux,
L’oiseau roi couronné,
Portait un diamant bleu,De son bec il a touché ma joue,
Dans ma main il a glissé son cou,
========================
C’est alors que je l’ai reconnu,
Surgissant du passé,
Il m’était revenu,Dis l’oiseau, ô dis, emmène-moi,
Retournons au pays d’autrefois,
Comme avant, dans mes rêves d’enfant,
Pour cueillir en tremblant,
Des étoiles, des étoiles,Comme avant, dans mes rêves d’enfant,
Comme avant, sur un nuage blanc,
Comme avant, allumer le soleil,
Etre faiseur de pluie,
Et faire des merveilles,L’aigle noir dans un bruissement d’ailes,
Prit son vol pour regagner le ciel,[Ce paragraphe n’est généralement pas interprété…]
Quatre plumes couleur de la nuit
Une larme ou peut-être un rubis
J’avais froid, il ne me restait rien
L’oiseau m’avait laissée
Seule avec mon chagrinUn beau jour, ou peut-être une nuit,
Près d’un lac, je m’étais endormie,
Quand soudain, semblant crever le ciel,
Et venant de nulle part,
Surgit un aigle noir,Un beau jour, une nuit,
Près d’un lac, endormie,
Quand soudain,
Il venait de nulle part,
Il surgit, l’aigle noir…
Lisez-les bien, et réfléchissez à ce à quoi elles pourraient faire allusion…
En attendant, je ne résiste pas au plaisir de mettre les vidéos :
Barbara – L’Aigle Noir – Concert Au Chatelet (1987)
Patricia Kaas – L’Aigle Noir – Concert Au Cirque Royal de Bruxelles
Et bien alors, la (triste) réponse est que Barbara a été violée par son père (l’aigle très noir…), et ce jusqu’à ses 17 ans... Elle voit alors son père comme un aigle (très) noir et raconte ses mauvais souvenirs du passé ; elle est tellement traumatisé par les abus de son père, qu’elle y repense tous les soirs avant de se coucher.
Plus précisément, cette chanson se divise essentiellement en deux parties.
Les deux lignes suivantes : « L’aigle noir dans un bruissement d’ailes, Prit son vol pour regagner le ciel. » et le paragraphe qui n’est pas chanté sont une sorte de conclusion. Il s’agit d’un retour à la description du rêve qui se comprend facilement après la partie interprétation : le père laisse l’enfant seul dans « l’après ».
Cette chanson ne doit pas pour autant être réduite au traumatisme concret dont la biographie de Barbara rend compte. Le passage du monde de l’enfance, où l’on est « faiseur de merveilles », au monde des adultes peut éveiller un sentiment de nostalgie pour tout le monde. Le passage de l’image d’un père ou d’une mère « roi », à la vérité d’un père ou d’une mère simple mortel est une expérience assez universelle. C’est le passage des rêves d’enfant (pour Freud le rêve d’enfant consiste à réaliser les désirs frustrés de la veille) aux rêves d’adulte qui mettent en jeu toute notre histoire. C’est pour cela que cette chanson va au-delà de la question de l’inceste et qu’elle touche la plupart d’entre nous.
Il faut ajouter qu’on peut aussi être touché par la chanson sans la comprendre pour ce qu’elle est. La musique, l’interprétation, les images, les phrases peuvent suffire à nous émouvoir. Chacun a le droit de ne pas comprendre et de se construire sa propre interprétation, mais quand la vérité est révélée, la refuser, c’est vivre dans le déni.
Ajoutons enfin que le dernier élément, le plus touchant et le plus intéressant, c’est de se dire que Barbara a chanté cette chanson d’aveux masqués, jusqu’au bout. Penser à cela en regardant cette vidéo de Barbara au Chatelet en 1987, c’est impressionnant !
Rajoutons enfin que Barbara a écrit d’autres chansons sur son enfance. On pense alors au terrible « Au coeur de la nuit » (Soudain, je me suis réveillée. Il y avait une présence.[…] Il y eut un bruissement d’ailes Là, tout contre ma figure. […] Un bruit sourd venant d’outre-tombe. Qui es-tu pour me revenir ? Quel est donc le mal qui t’enchaîne ?).
Elle a finalement pardonné à son père (qui avait finalement abandonné sa famille et qu’elle n’avait plus jamais revu), comme elle le raconte dans la belle chanson Nantes :
A l’heure de sa dernière heure
Après bien des années d’errance
Il me revenait en plein coeur
Son cri déchirait le silence
Depuis qu’il s’en était allé
Longtemps je l’avais espéré
Ce vagabond, ce disparu
Voilà qu’il m’était revenu […]J’ai rien dit, mais à leurs regards
J’ai compris qu’il était trop tardPourtant j’étais au rendez-vous
Vingt-cinq rue de la Grange-au-Loup
Mais il ne m’a jamais revue
Il avait déjà disparuVoilà, tu la connais l’histoire
Il était revenu un soir
Et ce fut son dernier voyage
Et ce fut son dernier rivage
Il voulait avant de mourir
Se réchauffer à mon sourire
Mais il mourut à la nuit même
Sans un adieu, sans un « je t’aime »Au chemin qui longe la mer
Couché dans le jardin des pierres
Je veux que tranquille il repose
Je l’ai couché dessous les roses
Mon père, mon père
En tous cas, il est désormais difficile en sachant ça d’écouter L’aigle noir comme avant, non ?
N’hésitez pas enfin à soutenir le sassociations d’aide aux victimes, comme l’Association internationale des victimes de l’inceste (AIVI), le Collectif francais des victimes de l’inceste (CFVI) ou SOS Femmes