AFGHANISTAN : Une loi afghane « légalisant le viol »

Le projet de texte indique qu' »il est de la responsabilité de l’épouse d’être prête à satisfaire sexuellement son mari et de ne pas quitter la maison sans autorisation, sauf en cas de besoin ou de difficulté ». Des députés afghans qui défendent le texte affirment que la femme peut refuser des relations conjugales « sur la base d’excuses légitimes ou logiques ou avec la permission de son mari ».

Un nouveau progrès pour l’humanité à lire sur NouvelObs.com

Extraits de Courrier International :

joseph-nye Le “soft power” est-il de retour ?  Barack Obama exerce un immense attrait dans le monde entier. Cela suffira-t-il à restaurer la capacité d’influence et de persuasion des Etats-Unis ? Le point de vue de l’inventeur de l’expression soft power, Joseph Nye.

Qu’est-ce que le soft power ? Et quel rapport avec la détérioration de l’image des Etats-Unis à l’étranger ?
Joseph Nye : Si l’on considère la puissance comme la capacité pour un Etat d’obtenir ce qu’il veut d’autres Etats, il y a trois façons d’y parvenir : par la menace (le “bâton”), par la récompense (la “carotte”) ou encore par la séduction, en amenant les gens à vouloir la même chose que vous. C’est cela le soft power, c’est la capacité à obtenir ce que l’on veut par la séduction, plutôt que par la coercition ou la récompense.

La séduction comme instrument de la puissance.
C’est cela. Les Etats-Unis ont toujours eu beaucoup de soft power, et cela découle de la culture, des valeurs et des politiques américaines, quand elles sont jugées légitimes par les autres pays. Mais ces huit dernières années, notre attractivité a décliné de façon spectaculaire, comme l’ont montré des enquêtes d’opinion un peu partout dans le monde. Je dirais qu’il y a eu une déperdition de notre soft power. […]

La distinction est claire. Pouvez-vous nous citer des exemples d’administrations américaines ayant usé avec succès du soft power ?
Durant la guerre froide, nous avons beaucoup fait pour promouvoir la culture et les valeurs américaines de l’autre côté du Rideau de fer. Le président Eisenhower croyait aux vertus du soft power, même s’il n’utilisait pas le terme, puisqu’il n’avait pas encore été inventé. Mais il disait souvent qu’à choisir entre un nouveau bombardier et une nouvelle émission de radio, il préférait la radio. Et à long terme, cela a marché. […]

Vous avez écrit que, à l’ère de l’information, le soft power gagne en importance relative par rapport au hard power. Pourquoi ?
Par le passé, on pensait la puissance en termes de puissance militaire. Quand le grand historien Paul Kennedy écrit sur l’Europe au XIXe siècle, il définit une grande puissance par sa capacité à gagner une guerre. Mais, au XXIe siècle, il est presque aussi important de gagner la bataille de la communication que la guerre. Ben Laden en est un bon exemple. Il se sert très habilement de la vidéo, de la télévision et d’Internet pour raconter son histoire. D’accord, c’est une histoire atroce. Mais elle a de l’attrait. “Comment un homme caché dans une grotte en Afghanistan peut-il remporter la bataille de la communication contre la première société de communication du monde ?”, s’est demandé un jour le diplomate Richard Holbrooke. C’est entre autres parce que nous ne savons pas raconter notre histoire. […]

Dans un entretien paru précédemment dans Guernica, William Schulz, alors directeur d’Amnesty International Etats-Unis, parlait de ce qu’il appelle l’“escorte de la terreur” [terror retinue]. Il s’agit de gens qui ne commettent pas directement d’actes terroristes contre les Etats-Unis, mais qui expriment leur mécontentement à l’égard de la politique américaine en apportant leur soutien à des terroristes. En affirmant aussi clairement le hard power américain, c’est comme si nous obligions les Irakiens et les Afghans à prendre parti. Quand nous lâchons des bombes à fragmentation qui ratent leur cible, il n’y a rien d’étonnant à ce que certains d’entre eux disent : “Je suis du côté de mes frères musulmans”, ou “de mes voisins” ou encore “de ceux qui nous protègent contre une énième agression étrangère”. Cela ne rejoint-il pas un peu l’article que vous avez publié en 2004 dans Foreign Affairs [“The Decline of America’s Soft Power”] et où vous évoquiez l’importance du soft power dans la guerre contre le terrorisme ?
Ce que Ben Laden cherche à faire, c’est radicaliser la communauté musulmane pour l’amener à croire à un choc de civilisations. Pour y parvenir, il a besoin d’aide, et nous-mêmes l’aidons à faire de nouvelles recrues. Plus nos actes choquent les musulmans ordinaires, plus nous l’aidons à recruter. C’est vrai que nous ne ferons pas changer Ben Laden de position par le soft power. C’est impossible, et il faut user du hard power contre lui. Mais ce n’est pas suffisant pour avoir le dessus : parce qu’il faut faire en sorte, comme l’a dit Rumsfeld, que ses nouvelles recrues ne soient pas plus nombreuses que ceux que nous parvenons à dissuader ou à tuer. Pour moi, cela veut dire qu’il faut parvenir à séduire les musulmans ordinaires pour qu’ils ne deviennent pas des recrues potentielles de Ben Laden. Voilà qui illustre bien le fait que l’on a autant besoin de soft power que de hard power si l’on veut finir par remporter la guerre contre le terrorisme.

Entretien de Joseph Nye avec Joel Whitney – Guancha 

Un article proprement incroyable de Noam Chomsky, sur la conflit à Gaza : Clair, percutant, incisif, et lucide, forcément lucide…

« Exterminez toutes les brutes » : Gaza 2009 par Noam Chomsky

 En guise d’introduction proposée par le traducteur.

La question Israélo-Palestinienne ne date pas de l’Holocauste, le double langage non plus :

En Palestine, nous n’avons pas l’intention de nous attarder à considérer les souhaits des habitants actuels de ce pays … Les Quatre Grandes Puissances se sont engagées envers le Sionisme. Et le Sionisme, juste ou pas, bon ou mauvais, se justifie par une longue tradition, dans les nécessités du présent et dans les espérances du futur ; il a une importance bien plus profonde que les désirs ou que les préjudices ressentis par les 700.000 Arabes qui habitent ce pays à l’heure actuelle … Malgré tout le respect que l’on pourrait accorder au point de vue des autochtones, les Puissances n’ont pas l’intention de les consulter. En bref, en ce qui concerne la Palestine, les puissances n’ont pris aucun engagement qui ne soit à l’évidence faux, ni n’ont fait aucune déclaration politique qu’ils n’aient l’intention de renier, au moins quant à la lettre.

Extrait du rapport King-Crane (août 1919), exprimant les positions publiques des Grandes Puissances à travers la Société des Nations, ancêtre de l’ONU.

Si ce principe doit s’appliquer et si les voeux de la population de la Palestine doivent décider de ce qui doit être fait de la Palestine, alors il y a lieu de rappeler que sa population non juive (pratiquement les 9/10 du total) s’oppose énergiquement à l’ensemble du programme sioniste … Soumettre un tel peuple à une immigration juive illimitée et à une pression financière constante pour qu’il vende la terre représenterait une violation grossière du principe ci-dessus et, quand bien même elle satisferait aux formes de la légalité, une violation du simple droit des gens.

Dans son adresse du 4 juillet 1918, le président Wilson a posé le principe suivant comme l’un des quatre objectifs majeurs pour lesquels combattent les peuples associés du monde. “Le règlement de toute question, qu’il s’agisse de territoire, de souveraineté, d’arrangement économique ou de relations politiques, [doit se faire] sur la base de la libre acceptation de ce règlement par les gens directement concernés et non sur la base de l’intérêt ou de l’avantage matériel de n’importe quelle autre nation ou n’importe quel autre peuple qui viendrait à désirer un règlement différent au nom de son influence ou de sa supériorité dans le monde”.

Au même moment ; extrait d’un mémorandum privé adressé par Lord Balfour au Cabinet Britannique (août 1919).

La suite, l’excellent article de Chomsky traduit en français ici 

Bonne lecture !

P.S. si vous n’en avez pas eu assez, un article un peu plus ancien : Les terroristes voulaient la fin du monde

Retour à la triste réalité… Bilan de l’opération israélienne à Gaza :

gaza-morts Gaza : suite et fin (provisoire...)L’offensive de l’armée israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza a fait 1 330 morts palestiniens et 5 450 blessés, selon le dernier bilan des services médicaux palestiniens. Parmi les morts figurent 437 enfants âgés de moins de 16 ans, 110 femmes et 123 personnes âgées, ainsi que 14 médecins et quatre journalistes, a précisé le chef des services d’urgence à Gaza, Mouawiya Hassanein.

L’offensive de 22 jours (27 décembre-17 janvier) a fait 1 890 blessés parmi les enfants, et 200 blessés graves tous âges confondus.

Six cents blessés ont par ailleurs été transférés hors de la bande de Gaza pour recevoir des soins.

L’opération militaire a été lancée par Israël avec l’objectif affiché de mettre fin aux tirs de roquettes par les groupes armés palestiniens, notamment le Hamas, contre son territoire. L’armée israélienne s’est retirée mercredi de la bande de Gaza contrôlée par les islamistes du Hamas.

Côté israélien, 10 militaires et 3 civils ont été tués, selon les chiffres officiels.

Je sais que je vais lasser mon lectorat, mais bon, il faut bien tangibiliser ces morts…

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Une croix = 1 mort palestinien = une vie brisée = une famille en deuil = X futurs kamikazes.

Pour les soldats israéliens, on a plus brièvement :

* * * * * * * * * * (cool la guerre maintenant !)

Bien entendu, le problème est résolu (ou presque) :

Le gouvernement du Hamas a Gaza a annoncé jeudi 22 janvier qu’il verserait 1 000 euros à la famille de chaque Palestinien tué lors de l’offensive à Gaza et 4 000 euros pour chaque maison entièrement détruite. »A partir de dimanche, le gouvernement va commencer à verser 4 000 euros aux propriétaires des maisons entièrement détruites, 2 000 euros pour celles partiellement détruites, 1 000 euros à la famille de chaque martyr et 500 euros à chaque blessé », a déclaré lors d’une conférence de presse le porte-parole du gouvernement islamiste Taher Al-Nounou.

Le montant total des compensations aux pertes humaines et destructions enregistrées à Gaza pendant 22 jours d’offensive israélienne sera d’entre « 35 à 40 millions de dollars », a-t-il ajouté.
L’offensive de l’armée israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza a fait 1 330 morts palestiniens et 5 450 blessés, selon le dernier bilan des services médicaux palestiniens rendu public jeudi.
Quelque 4.000 maisons ont été entièrement détruites dans les attaques israéliennes et plus de 17 000 autres ont été endommagées, selon une estimation du bureau central des statistiques de l’Autorité palestinienne.

Alors forcément… :

gaza-detruite Gaza : suite et fin (provisoire...)Le coordinateur humanitaire de l’ONU John Holmes a estimé vendredi 23 janvier à Jérusalem que la communauté internationale allait devoir verser « plusieurs centaines de millions de dollars » pour répondre aux besoins les plus urgents des Palestiniens de la bande de Gaza.

« Le niveau de destruction, que j’imaginais élevé, était encore pire que ce que j’attendais », a déclaré lors d’une conférence de presse John Holmes, qui s’est rendu jeudi dans la bande de Gaza, cible d’une offensive israélienne qui a duré de 22 jours.

Il a également qualifié de « très choquant«  le bilan humain de l’offensive qui a fait, selon les services de secours palestiniens, plus de 1 300 morts et plus de 5 000 blessés.

John Holmes a précisé que l’ONU lancerait « début février » un appel à des fonds internationaux pour répondre aux besoins humanitaires les plus urgents.« Je ne peux pas encore dire à combien s’élèvera cet appel en détail, mais je suis sûr qu’il portera sur des centaines de millions de dollars pour répondre aux besoins pour les six ou neuf prochains mois ».

Pour John Holmes, les besoins les plus urgents portent sur les biens alimentaires, l’eau portable, le carburant et la réparation de l’infrastructure électrique, ainsi que l’aide aux personnes déplacées, dont le nombre est évalué à au moins 100 000.« Les besoins sont considérables pour les prochains mois », a-t-il insisté.

Notez que je vous épargne des petites croix pour les 100 000 déplacés…

gaza1 Gaza : suite et fin (provisoire...)Pour le rapporteur spécial de l’ONU pour les territoires palestiniens, Richard Falk, les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza ont eu un « caractère sans aucun doute inhumain » qui évoque « le spectre de crimes de guerre systématiques ». C’est ce qu’il a affirmé, jeudi 22 janvier, depuis la Californie, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes à Genève.

« Des cibles illégales ont été sélectionnées », a estimé, Richard Falk parlant d' »intention criminelle ». « Il n’y a aucun doute sur le caractère inhumain d’une opération militaire à grande échelle du type de celle qu’Israël a engagé le 27 décembre contre une population essentiellement sans défense« , a-t-il poursuivi.

L’armée et le gouvernement israéliens ont, pour leur part, déclaré à de maintes reprises qu’ils ne visaient jamais délibérément des civils pendant leurs opérations dans la bande de Gaza, lancées pour mettre fin aux tirs de roquettes et de missiles, notamment du mouvement islamiste Hamas, sur des villes du sud d’Israël.

Selon le rapporteur de l’ONU, l’opération militaire israélienne « évoque le spectre de crimes de guerre systématiques« .

Rappelant que l’opération israélienne avait été menée contre un territoire densément peuplé, avec une population affaiblie par les privations de 18 mois de blocus et « prise au piège » dans la zone de guerre, Richard Falk a dénoncé le confinement « dans la zone de guerre active » de la population. Empêchée de s’enfuir, elle s’est trouvée dans l’impossibilité d’accéder à la protection du statut de réfugié, a-t-il souligné. « C’est sans précédent », a-t-il affirmé. « Aucun enfant, aucune femme, aucun malade ou handicapé de la population de Gaza n’a été autorisé à quitter la zone de guerre« , s’est-il indigné.

La frontière entre Israël et la bande de Gaza a été fermée pendant le conflit. L’Egypte a également maintenue fermée sa frontière avec la bande de Gaza

« Les preuves de violations des règles fondamentales du droit international humanitaire sont si accablantes qu’elles doivent faire l’objet d’une enquête internationale indépendante », a jugé le juriste américain.

Les violations du droit international commises par le Hamas en lançant des roquettes sur Israël ne sont pas comparables, a estimé le rapporteur de l’ONU, qui est la bête noire du gouvernement israélien.

Richard Falk a été refoulé le 14 décembre par les autorités à son entrée en Israël, d’où il devait se rendre dans les territoires palestiniens. Il avait déjà déclaré que la politique d’Israël à l’encontre des populations des territoires s’assimilait à « un crime contre l’humanité ».

Ce refoulement « sans précédent » de Richard Falk, retenu durant plus de 20 heures à l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv, avait été dénoncé par la Haut commissaire de l’ONU pour les droits de l’homme Navi Pillay.

Source : NouvelObs.com

Nous terminerons par un extrait de la retranscription réalisée par l’indispensable site Contreinfo de propos de cette grande âme universelle qu’est Stéphane Hessel, 91 ans, diplomate, ambassadeur, ancien résistant et déporté français, qui a notamment participé à la rédaction de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948 :

stephane-hessel Gaza : suite et fin (provisoire...)Stéphane Hessel s’entretient avec Swiss Info, 5 janvier 2009

Stéphane Hessel : En réalité, le mot qui s’applique – qui devrait s’appliquer – est celui de crime de guerre et même de crime contre l’humanité. Mais il faut prononcer ce mot avec précaution, surtout lorsqu’on est à Genève, le lieu où siège un haut commissaire pour les Droits de l’Homme, qui peut avoir là-dessus une opinion importante.

Pour ma part, ayant été à Gaza, ayant vu les camps de réfugiés avec des milliers d’enfants, la façon dont ils sont bombardés m’apparaît comme un véritable crime contre l’humanité.

Ce terme, vous osez le prononcer ? C’est la disproportion qui vous choque, entre les roquettes palestiniennes et une offensive terrestre massive ?

C’est l’ensemble du comportement. C’est naturellement la disproportion, vous avez raison de le souligner…Une terre densément peuplée, la plus dense du monde probablement, sur laquelle on frappe avec des instruments militaires qui ne peuvent pas faire la différence entre les militaires et les civils. D’ailleurs il n’y a pas de militaires, il n’y a que des civils à Gaza – des militants peut-être, mais sûrement pas une armée.

Donc c’est une armée, l’une des plus puissantes du monde, qui s’attaque à une population qui n’a vraiment pas de défense. Ca, c’est typiquement un crime de guerre.

A quoi peut aboutir cette offensive ?

C’est le plus grave. On a bien l’impression que une fois de plus des militaires essayent de mettre un terme à l’activité de guérilla. Nous avons vu que dans tous les cas de figure récents dans le monde, que ce soit le Vietnam, la Tchétchénie ou quoique ce soit d’autre, il n’y a pas de solution militaire. La solution c’est la négociation.

Ce qui se passe en ce moment au Caire est extrêmement important. Il faudrait que les dirigeants israéliens se rendent compte qu’à ne pas accepter une négociation et un cessez-le-feu, et une négociation pour la paix, ils font un tort immense à leur pays, et aussi à leur armée. Tsahal avait la réputation d’être une armée honorable. Elle ne l’est plus lorsqu’elle frappe sur des gens sans défense.

C’est également le spectre de l’échec en 2006 au Liban qui revient, et pourtant de nombreuses résolutions depuis de nombreuses années, ont été prises notamment au Conseil de Sécurité de l’ONU, mais jamais appliquées pour quelles raisons selon vous ?

Parce que l’Etat d’Israël, depuis des décennies, a réussi à berner sa population. A faire croire à sa population que l’Etat était en danger, que sa sécurité était à chaque instant menacée, et que pour cela il ne fallait ne tenir aucun compte de ce que pense la communauté mondiale, et s’assurer en tout cas de l’appui de l’Etat évidemment le plus puissant à l’heure actuelle, les Etats-Unis. Nous ne pouvons qu’avoir un espoir, c’est qu’avec l’arrivée au pouvoir de Barack Obama, les Etats-Unis cesseront d’apporter un soutien inconditionnel et dramatique à un Etat qui continue à violer les résolutions internationales.

Mais le choix de la violence, [provient du fait] que la blessure de la seconde guerre mondiale et de la Shoah n’est pas refermée…

Oui, c’est évidemment ce qui permet à un gouvernement qui lui n’a plus rien à voir avec cette Shoah, et qui n’est plus composé de victimes potentielles de cette Shoah… que ce gouvernement puisse s’appuyer sur ce souvenir dramatique, auquel nous sommes tous extraordinairement sensibles, moi tout le premier. C’est l’horreur, absolue commise par les nazis. Mas cela ne doit pas permettre à un Etat d’Israël, actuellement le plus puissant de la région, de violer impunément toutes les règles internationales.

Vous êtes très sévère avec l’Etat d’Israël, Stéphane Hessel… Jusqu’à maintenant le chemin vers la paix c’était deux Etats côte à côte, un Etat Palestinien et un Etat Israélien. Est-ce encore possible, ce partenariat avec les Palestiniens ?

C’est la seule solution. Elle est rendue de plus en plus difficile, au fur et à mesure que s’accumulent de part et d’autre, soit le mépris et l’humiliation, soit la haine. Il faut que cette accumulation cesse le plus vite possible, et alors, au nom de ce que l’histoire nous a appris sur la possibilité du pardon – nous l’avons éprouvé, nous européens, et dans d’autres pays, en Afrique du Sud aussi – il faut avoir hâte que cette possibilité de pardon et de solidarité dans un Proche-Orient pacifique puisse être rétablie.

gaza3 Gaza : suite et fin (provisoire...) gaza21 Gaza : suite et fin (provisoire...)

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Merci à Jiho et à Goubelle – Visitez son site !

Sous les pavés l’Europe : 1968 – 2008 : débat Valéry Giscard d’Estaing / Daniel Cohn-Bendit

A l’occasion du quarantième anniversaire de Paris-Dauphine en décembre 2008, Valéry Giscard d’Estaing (ancien Président de la République) et Daniel Cohn-Bendit (député européen) ont livré leurs analyses sur l’Europe post 68 au coeur de la célèbre Université le temps d’une rencontre insolite, à laquelle j’ai assisté.

giscard-cohn Sous les pavés lEurope

Regards croisés sur la construction européenne, regards plus prospectif sur l’Europe de demain, devant l’ensemble des étudiants invités à les interpeller, ils ont confié leur expérience et leur approche de l’Union européenne sur trois grandes thématiques :

  1. 2008, l’Europe en panne ?
  2. L’Europe et la crise
  3. L’Europe demain, quelles valeurs, quelle ouverture au monde, quel rapport au monde ?

A regarder ici :

Source : http://www.lcpan.fr/emission/67479/video

P.S. ecoutez VGE pince sans rire à l’assemblée à la 27eme minute

Enfin…

obama Jour J obama-lucidité
Merci à Tartrais – Visitez son site !

bush-le-bilan Jour J obama2 Jour J

Merci à Chapatte – Visitez son site ! et à Michaelski – Visitez son site !

bush-beeler Jour J

Plus qu’une journée de JWB… Une belle vidéo, en hommage aux espoirs suscités par Obama

C’est un résumé en LEGO de toutes les taches qu’il va devoir accomplir. Une animation en LEGO stop motion réalisée par Lukas Helmbrecht :