Un article de Pascale Fourier à lire ici :

http://j-ai-du-louper-un-episode.hautetfort.com/archive/2009/12/06/jacques-sapir-reflexions-sur-la-crise1.html

Un court extrait :

Nous connaissons actuellement un répit dans cette crise. Grâce aux différents plans de relance, la consommation des ménages a pu être relativement maintenu. Par ailleurs, la situation des banques a été fortement améliorée à la fois par des aides publiques considérables et par la baisse des taux directeurs par les Banques Centrales.

Pour autant, la situation qui a donné naissance à cette crise n’a pas changé et les mesures dites de « réforme » du système brillent par leur absence. Ainsi, dès que ces plans de relance viendront à expiration, on connaîtra à nouveau une forte contraction de la consommation des ménages et les banques ont recommencé à spéculer sans limites.

Par ailleurs, de nouveaux problèmes s’accumulent à l’horizon. L’effondrement du Dollar est aujourd’hui un phénomène structurel, qui pourrait être dramatiquement amplifié par l’explosion de la bulle sur les Bons du Trésor US. De nouveaux mécanismes de spéculation se mettent en place, en particulier sur les matières premières.

Nous allons connaître de nouveaux développements de cette crise. Je pense qu’ils seront largement concentrés sur l’Europe et les Etats-Unis. Une crise de l’Euro est désormais inévitable, même si nous ne pouvons prédire quand elle éclatera. Avec elle c’est toute la construction européenne qui sera durablement ébranlée.

La crise aux Etats-Unis va rebondir au printemps prochain, et avec elle se posera la question de cette bulle spéculative sur les Bons du Trésor.

canard Bienvenue en Union soviétique ! Billet d’humeur de grand intérêt de Jean-Luc Porquet dans l’excellent Canard enchaîné du mercredi 18 février 2009.

Alors que la loi Bachelot s’apprête à transformer les hôpitaux en entreprises, voilà que Jean-Vital de Monléon, pédiatre au CHU de Dijon, rappelle qu’y règne déjà un nouveau système de comptabilité, connu sous le nom de T2A, tarification à l’activité. Lorsqu’un patient quitte le service, l’hôpital doit lui attribuer un code international qui correspond à un diagnostic. « C’est grâce à ce sacro-saint codage que nous obtenons un financement, officiellement en rapport avec notre activité. » ( » Libé », 12/2).

Il y a des pratiques qui rapportent à l’hôpital beaucoup de points et de subsides, IRM, échographie cardiaque, chirurgie, par exemple. Et d’autres, comme la prévention, pas grand chose. Le même pédiatre raconte qu’en Russie ses confrères, victimes du même système, en viennent à falsifier les dossier médicaux des enfants, et à leur attribuer des maladies graves, afin de bénéficier des bons codages et du pognon afférent. « Les régimes changent, mais les habitudes restent. » Les hôpitaux français, à qui on va désormais demander d’être rentables, vont-ils s’y mettre à leur tour ?

bienvenue-en-us Bienvenue en Union soviétique !Depuis quelque temps déjà, les indices de ce genre s’accumulent, qui mènent à s’interroger : et si la France était en train de devenir un pays soviétique ? Sans les soviets, bien sûr. Mais avec tout le reste…

Trois types d’indices, au moins.

Un, les petits riens quotidiens. Ces réservations de train de plus en plus difficiles à se procurer, ces queues interminables aux guichets. Ces démarches de plus en plus hasardeuses, que ce soit pour un renseignement ou une réparation, avec barrages à franchir avant de débusquer un interlocuteur caché derrière sa « boîte vocale ». Cette absence de responsables, c’est toujours la faute à l’autre ou à l’informatique. Ces salariés tellement mal traités et déconsidérés qu’ils s’en foutent, j’ai un sale boulot je le fais salement. La démobilisation générale.

Deux, le décalage grandissant entre les mots et la réalité. Entre le bla-bla déversé dans les grands médias par les nouveaux apparatchiks et nos vies. La langue de bois soviétique avait la même fonction, enfumer le réel, faire croire à une irrésistible marche en avant vers l’avenir radieux, avec poignée de formules répétées jusqu’à l’hypnose. Hier, n’est-ce pas,  » l’action commune des masses laborieuses permettra de faire du passé table rase « . Aujourd’hui, « Il ne faut pas faire de pause dans les réformes », Et d’ailleurs : « Halte à l’immobilisme ! » Enfumage : Sarkozy vantant son « Etat irréprochable, et se proclamant « Président du pouvoir d’achat ». Enfumage : le plan de relance aux mille chantiers : on pense au Gosplan sur la comète, qui fixait des objectifs dont chacun savait qu’ils étaient bidons.

Trois, ce qui se passe au sommet de l’Etat. Cet atterrant culte de la personnalité. Ce numéro 1 qui s’auto-glorifie sur tous les écrans et en toute occasion. Sa cour de lèche-bottes qui en rajoutent. Et aussi cette parano qui gagne : l’appareil policier dont il s’entoure, les armées de flics mobilisés pour ses moindres déplacements. Cette volonté affichée de généraliser le flicage, fichiers, vidéosurveillance, etc. Cet ennemi intérieur chaque jour montré du doigt, grévistes, juges, enseignants-chercheurs, chômeurs, cheminots, fonctionnaires, etc.

Bref, un système d’une incroyable morgue, inefficace, autoritaire, qui s’imagine indéboulonnable.

Jean-Luc Porquet

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journee de la femme

Merci à Jiho, Fey et Chimulus

Ce qui est bien, c’est qu’on n’est même plus dans la caricature à ce niveau là…

parisot-luciditéLe patronat français n’a pas apprécié l’annonce par le président américain d’un plafonnement de la rémunération des patrons dont l’entreprise a été renflouée par les pouvoirs publics. « C’est un grand risque« , commente Laurence Parisot, la présidente de Medef, dans une interview au quotidien économique La Tribune du jeudi 5 février. « C’est le risque que partent des hommes ou des femmes qui sont peut-être pour partie responsables du drame économique actuel. Mais qui sont aussi les plus compétents pour mettre en place les solutions« , poursuit-elle [NDR Sic. Et bien qu’ils partent ces quelques grands patrons, je suis pour la méthode expérimentale… On verra si on survit. A pire, on embauchera des indiens à 40 000 €. Et bonne chance pour qu’ils retrouvent un travail ailleurs]. « C’est aussi le risque de créer un équivalent de nationalisations dont l’histoire a prouvé qu’elles provoquaient toujours à moyen terme des formes de déclin économique. » [NDR Et bien alors, il ne faut pas mendier de l’argent à l’Etat, au moins, aucun risque de nationalisation]

« Nous serions très inquiets si le gouvernement devenait (…) chef d’entreprise lui-même. Il faut laisser à l’entreprise la liberté de fonctionner. C’est à cette condition qu’elle est créative et efficace« , ajoute Laurence Parisot. [NDR Oui, juste mécène l’Etat, c’ets tout]

Interrogée sur l’éventualité de voir les salaires des patrons français eux-aussi plafonnés, Laurence Parisot vante le code de bonne conduite mis en place par le Medef : « Le législateur est certes souverain. [NDR Cool, merci Laurence] Mais je veux souligner qu’en matière de ‘corporate governance’ le code Afep-Medef est certainement le plus avancé au monde. Grâce à lui, notre pays peut à la fois se montrer à la pointe de la modernité et ne pas être pénalisé dans la compétition internationale par un système qui ferait fuir les meilleurs talents. » [NDR Flute, les USA vont mourir alors ?]

« Il est normal qu’il n’y ait pas de bonus si les résultats ne sont pas bons. En revanche, s’ils le sont, il est juste que les bonus soient versés« , déclare Laurence Parisot, alors que l’assemblée générale du Medef (Mouvement des entreprises de France) se tient ce jeudi.

Mercredi, le président américain a annoncé le plafonnement à 500.000 dollars (388.600 euros) [NDR Et oui Laurence, comment on vit aujourd’hui en France, sans 390 000 € ?] par an du salaire des dirigeants d’établissements financiers recevant des aides de l’Etat fédéral. « Nous devons tous prendre nos responsabilités. Et cela inclut les dirigeants des sociétés financières majeures, qui se sont tournés vers le peuple américain, pour tendre le chapeau, quand ils étaient en difficulté, alors même qu’ils se versaient leurs habituelles primes somptueuses« , a déclaré Barack Obama depuis la Maison Blanche.

A lire sur NouvelObs.com

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Un extrait de l’indispensable Canard enchaîné du mercredi 28 janvier 2009 n° 4605

A la sortie n° 15 de l’autoroute A 5, mardi 20 janvier, un car de tourisme est intercepté par les pandores. Contrôle. Et pas seulement pour le chauffeur ou les papiers du véhicule … Chaque passager doit décliner son identité. Bienvenue dans le fichier Stic.

Les 55 voyageurs, fonctionnaires du ministère du Développement durable, ont quitté la banlieue parisienne de bon matin. Ils se dirigent vers Sourdun, près de Provins en Seine-et-Marne. Motif de cette virée : Sarkozy y est attendu pour vendre sa réforme de la carte militaire. La riante bourgade 1487 habitants perd son régiment de hussards et « en échange » sa caserne désaffectée accueillera les fonctionnaires en question qui veulent manifester leur opposition à cette délocalisation.

Les gendarmes, eux, restent muets sur cette interpellation en rase campagne. Si ce n’est, lâche un militaire, que l’ « opération était en préparation depuis huit jours » et le car « pisté depuis la veille ».

Après ce premier arrêt, les redoutables manifestants reprennent la route. À l’arrivée dans Provins, rebelote. Halte ! la gendarmerie a reçu le renfort des poulets. Pas davantage d’explications. Cette fois le chauffeur reçoit l’ordre de ne pas ouvrir les portières.

Au bout de vingt minutes, une dame éprouve quelques difficultés à respirer. Une simulatrice, tranchent les flics, qui refusent de lui laisser prendre l’air. Il faudra appeler les pompiers, qui recommandent d’autoriser les voyageurs à sortir. Après une heure de palabres, la petite troupe est finalement encadrée, à pied vers la sous-préfecture, lieu de la manif. Évidemment entre-temps Sarkozy est reparti.

Questions :

  • De quel droit a-t-on contrôlé l’identité de tous les voyageurs ?
  • Où était le – trouble de l’ordre public – prévu par la Loi ?
  • Quelle infraction avaient – commise ou tenté de commettre – les contrôlés ?
  • Quand on leur a interdit de sortir du car, étaient-il en garde à vue ?

Interrogée par- le Canard -, la gendarmerie explique pour se justifier, le premier contrôle, qu’ « un accident se serait produit dans le coin ». Sic, et silence gêné.

Question subsidiaire : et si l’autocar avait transporté des militants UMP avec des pancartes à la gloire de Sarkozy ? La réponse est facile : les pandores auraient reçu l’ordre de leur ouvrir la voie, toutes sirènes hurlantes.

Quand je pense qu’on se creuse la tête à imaginer des caricatures, alors qu’il suffit d’observer l’original pour se régaler !


Sarkozy et le travail le dimanche
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dimanche Sarkozy et le travail du dimanche... Une obsession ?

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Woerth prévoit un déficit de 79,3 milliards d’euros en 2009

Jusqu’ici, le déficit était chiffré à 57,6 milliards d’euros [NDR Non, mais ça ne fait que 37 % en plus !!!]. Mais le ministre du Budget y a ajouté les mesures du plan de relance. Un déficit à la mesure de « l’aggravation de la crise », justifie-t-il.

woerth CDG 36 : Mais on soccupe quand du déficit ??? Le déficit budgétaire sera de 79,3 milliards d’euros en 2009, a annoncé le ministre du Budget, Eric Woerth, mercredi 17 décembre à l’Assemblée. Un déficit révisé, sans précédent, qui inclut les mesures de relance devant être votées en janvier, a-t-il précisé. Jusqu’ici, le déficit était chiffré à 57,6 milliards d’euros.

Les dépenses du plan de relance

« L’aggravation de la crise et les mesures que nous avons prises pour y remédier nous ont donc fait passer d’un déficit budgétaire de 52,1 mds au moment du dépôt du projet de loi de finances (fin septembre), à un déficit de 57,6 mds après la prise en compte des nouvelles prévisions macroéconomiques », a rappelé Eric Woerth à l’Assemblée.

« Vous le savez, je présenterai en Conseil des ministres vendredi avec Patrick Devedjian (le ministre de la Relance) un collectif 2009, afin de traduire le volet dépenses du plan de relance », a-t-il dit aux députés.

Les derniers amendements au projet de budget, votés mercredi, ont pris en compte le coût, pour 9,2 milliards, du volet fiscal de la relance (doublement du prêt à taux zéro, remboursement accéléré des impôts aux entreprises…). Le volet dépenses, pour 9,3 milliards, figurera dans un collectif budgétaire pour 2009, présenté vendredi en Conseil des ministres et en janvier au Parlement.

« Ces chiffres, nous les assumons. Les dépenses serviront à financer de l’investissement qui soutiendra la croissance », a poursuivi Eric Woerth.

« Il faudra enfin tenir compte des 3 mds d’euros nécessaires au financement du Fonds stratégique d’investissement. En l’incluant, le déficit budgétaire se monterait alors à 79,3 mds d’euros », a-t-il conclu.

M. Fillon avait estimé, lors des annonces faites par M. Sarkozy, que le déficit se creuserait à 3,9 % du PIB en 2009, mais serait ensuite ramené à 2,9 % en 2010, 1,9 % en 2011 et 0,9 % en 2012, avec un retour prévu à l’équilibre en 2014.

La prévision de croissance, à l’origine de 1 % à 1,5 % en 2009, a également été revue à la baisse. La ministre de l’économie, Christine Lagarde, ne l’estime plus que dans une fourchette de 0,2 % à 0,5 %.

De son côté, le président socialiste de la commission des Finances de l’Assemblée, Didier Migaud, a estimé que le déficit budgétaire total (Etat, Sécu, collectivités locales) va frôler les « 100 milliards d’euros ». Soit près de 5% du PIB.

NOUVELOBS.COM | 18.12.2008

Ces chiffres sont juste… hallucinants !

Ils sont à replacer dans le contexte suivant

deficit CDG 36 : Mais on soccupe quand du déficit ???

dette CDG 36 : Mais on soccupe quand du déficit ???Merci à Lady Marwina.

Les perspectives sont donc sombres:

deficit CDG 36 : Mais on soccupe quand du déficit ???Source Lesechos.fr

manipulation CDG 36 : Mais on soccupe quand du déficit ???
On notera au passage l’objectivité du journaliste par le choix des échelles différentes pour la France (-3,9 %) et l’Allemagne (-0,2 %, soit juste 20 fois moins…). C’est bizarre, je pensais qu’ils avaient le même euro et achetaient le même pétrole les allemands…

deficit+2 CDG 36 : Mais on soccupe quand du déficit ???Et le mot de la fin pour Delize, qui a si bien résumé la situation :