Plus de 50 000 foyers appartenant aux 10% les plus riches de France seraient logés dans le parc HLM, alors qu’1,2 million de ménages pauvres ou modestes attendent toujours un logement social.

Selon La Tribune publiée lundi, une étude de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes) révèle que 53 000 ménages parmi les 10% des foyers les plus riches de France bénéficiaient d’un logement social fin 2007. « Il est à craindre que la situation n’ait pas évolué », estime le quotidien économique. 37 000 ménages seraient concernés en Ile-de-France. A Paris, 31,4% des locataires du parc social compteraient parmi les 30% des ménages les plus riches. Ces foyers disposeraient d’au moins 11 200 euros par mois avec un seul enfant et 13 500 avec deux enfants.

Contactée par l’Expansion.com lundi soir, l’Union sociale pour l’habitat (USH) conteste toutefois ces chiffres. « Les familles logées en HLM qui disposent de 11 000 à 13 000 euros mensuels sont autour de 4000 seulement selon les chiffres de l’Insee », assure Pierre Quercy, son délégué général.

Lire sur le sujet: « Riches en HLM: questions sur une polémique »

Situation ancienne

Interrogé par La Tribune, le président de l’USH, Thierry Repentin, explique la présence de ménages aisés en HLM par « une situation ancienne » : ces ménages ont pu intégrer les HLM à un moment où leurs revenus étaient moins élevés, et la loi prévoit de maintenir les bénéficiaires dans le logement social. Les pouvoirs publics encouragent le maintien de foyers qui dépassent les plafonds de ressources pour créer une mixité sociale. Quand leurs revenus dépassent de 20% les plafonds de revenus, ils sont tenus de payer un sur-loyer mais quittent rarement le parc social pour autant. 1,2 million de ménages pauvres ou modestes sont toujours sur liste d’attente pour l’obtention d’un logement social.

Source : http://www.lexpansion.com/patrimoine/53-000-menages-fortunes-loges-en-hlm_243695.html

Riches en HLM: questions sur une polémique

Par Alexia Eychenne publié le 29/11/2010 à 19:26

Des milliers de familles aux revenus très confortables occuperaient des logements sociaux en France. Un phénomène qui frappe l’opinion mais que les bailleurs minimisent. Décryptage.

31088_paris-immobilier-toits-ville 53 000 ménages fortunés logés en HLM ?

REUTERS/Kevin Coombs
Combien de ménages aisés sont concernés ?S’appuyant sur une étude de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes), La Tribune révèle que 53 000 foyers logés en HLM disposeraient d’un revenu de plus de 11 200 euros par mois (pour un couple avec un enfant) ou 13 500 euros (pour quatre personnes). Mais l’Union sociale pour l’habitat conteste ces chiffres. « Les familles logées en HLM qui disposent de 11 000 à 13 000 euros mensuels sont autour de 4000 seulement selon les chiffres de l’Insee », assure Pierre Quercy, son délégué général. Difficile donc de mesurer l’ampleur du phénomène, mais la situation a de quoi indigner, alors qu’1,2 million de demandes de HLM sont toujours en attente.

Comment ont-ils obtenu un logement social?Pour habiter dans le parc social, un ménage ne doit pas dépasser un certain seuil de revenus, variable selon les régions et la composition des familles. Pour trois personnes à Paris, le plafond tourne autour de 47 000 euros, pour la catégorie de droit commun du logement social. Soit les revenus des locataires aisés ont considérablement augmenté ces dernières années, soit ils ont obtenu un HLM avec des plafonds déjà supérieurs. « Beaucoup de ménages sont entrés dans le parc social avec des logements PLS ou PLI [ndlr: destinés aux classes moyennes] dont les plafonds de ressources étaient déjà supérieurs à ceux des HLM « classiques », explique Didier Vanoni, directeur du bureau d’études Fors-Recherche sociale, spécialisé dans les questions d’habitat. Pendant longtemps, il suffisait de fournir un justificatif d’imposition à l’année n-2. Un stagiaire ou un étudiant devenu salarié, un fonctionnaire qui évoluait dans le privé, pouvait alors garder sa place avec des revenus nettement supérieurs aux seuils d’entrée. » Or jusqu’à récemment, les locataires de HLM pouvaient garder leur logement quels que soient leurs revenus, à condition de s’acquitter d’un sur-loyer.

Un phénomène marginal ?« Quelques HLM habités par des ménages aisés rue de Seine, dans un quartier chic de Paris, ça existe », reconnaît Thierry Saniez, délégué général de la CLCV. Mais pour l’association de consommateurs, le phénomène reste marginal au regard de la situation du logement social français. « Il y a une volonté des pouvoirs publics de pointer ces cas-là pour détricoter tout le système, pour que l’opinion ait l’impression que les locataires de HLM sont des gens aisés qui ont trouvé un bon plan pour se loger à peu de frais », tempête Thierry Saniez. Or « ces foyers fortunés constituent le stock du parc, ceux qui ne bougent pas ou laissent leurs appartements à des membres de leur famille, explique Didier Vanoni. On doit garder à l’esprit que 35 à 40% des attributions de HLM concernent aujourd’hui des personnes qui touchent entre 600 et 700 euros par mois. »

Faut-il continuer à augmenter les loyers ?Pour éviter les abus et dissuader les ménages aisés d’occuper les logements dont les familles modestes ont besoin, les pouvoirs publics augmentent régulièrement les surloyers, ou « loyers de solidarité », payés par les locataires des HLM qui dépassent de plus de 20% les plafonds de ressources. « Ca a réellement eu un effet dissuasif. En Ile-de-France notamment, on a vu des cas où des locataires payaient des surloyers tellement élevés que les loyers dépassaient les prix du marché », assure Laure Bourgoin, chargée de mission logement à la CLCV. La loi Boutin votée en 2009 prévoit maintenant que la somme du loyer et du surloyer ne pourra dépasser 25 % des revenus, ni le niveau des loyers du privé. Mais la solution ne satisfait pas pour autant les acteurs du logement social. « Il y a un risque d’effet de seuil, prévient Didier Vanoni. On risque de faire s’évaporer ou d’appauvrir les classes moyennes, des ménages dont on pense qu’ils créent de la mixité sociale. Le cap à franchir pour payer un loyer dans le privé est d’ailleurs tel que beaucoup préfèrent payer un surloyer. »

… ou retirer les HLM aux riches ?Ce n’est pas la première fois que ressurgit le scandale des « HLM pour riches ». Mais les bailleurs font peu d’efforts pour inciter les ménages aisés à quitter les lieux, et ce pour deux raisons principales. La nécessité de garantir les recettes, d’abord : les foyers les plus riches sont ceux qui payent les loyers les plus élevées. Deuxième raison, le souci de la mixité sociale. « La paupérisation du parc HLM conduit à la création de ghettos », prévient Thierry Saniez, de la CLCV. Pourtant les familles aisées accaparent souvent les appartements les mieux situés et les plus confortables. Peu d’entre eux continuent à vivre dans des zones défavorisées quand ils touchent plus de 10 000 euros par mois… A l’inverse, « les ménages à bas revenus habitent plus souvent que les autres dans les immeubles les plus anciens du parc social » et sont « plus souvent touchés par le surpeuplement », estiment plusieurs enquêtes successives de l’Insee. Pour éviter les abus, le gouvernement a déjà pris des mesures. La loi Boutin prévoit que les locataires dont les revenus sont deux fois supérieurs aux plafonds devront quitter leur appartement. Mais il est encore trop tôt pour en mesurer les effets.

- Le parc HLM français compte 4 millions de logements, dont près d’un tiers construit après 1985, et accueille 10 millions d’habitants

– 1,2 million de demandes de logements sont en attente, dont 550.000 émanent de personnes déjà locataires

– 65% des ménages français peuvent prétendre à un logement social

– 50% du parc est concentré en Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur

– 19% des ménages sont des familles monoparentales -contre 7% dans l’ensemble du pays-, 10% sont de nationalité étrangère -contre 5% pour l’ensemble de la population vivant en France

http://www.lexpansion.com/economie/riches-en-hlm-questions-sur-une-polemique_243739.html

En se plongeant dans les statistiques de l’organisme de sondage Gallup, portant sur 450 000 Américains, deux chercheurs ont découvert le revenu à partir duquel l’argent ne faisait plus trop le bonheur : 75 000 dollars par an et par ménage (55 000 euros). En deçà, les sondés ne sont pas satisfaits ; au-delà, leur bonne humeur plafonne.

L’étude, publiée dans la revue Proceeding of the National academy of sciences, a été conduite par un psychologue et un économiste : Daniel Kahneman et Angus Deaton, de l’université de Princeton. Les deux hommes ont distingué deux mesures possibles du bien-être :

  • Une mesure subjective : « Etes-vous satisfait de votre vie ces jours-ci ? »
  • Une mesure objective : la fréquence et l’intensité des moments de joie,
    stress, tendresse, colère, etc, notées pendant une journée.

Les résultats de leurs recherches sont très différents selon ces deux mesures. L’impression d’être heureux continue de croître après 75 000 dollars de revenus. En revanche, la mesure concrète du bien-être atteint un plafond à partir de 75 000 euros.

Sur le graphique ci-dessous, deux courbes. La première, « bien-être quotidien », représente les déclarations des sondés sur ce qu’ils vivent (différence entre les réponses évoquant joie, sourire, bonheur et celles évoquant tristesse, inquiétude…). La seconde, « impression de bonheur », représente les réponses à la question « Etes-vous satisfait de votre vie ces jours-ci ? » (Voir le graphique)

D'après Daniel Kahneman et Angus Deaton

Commentaire des deux chercheurs :

« Il est possible que 75 000 dollars soit un seuil au-delà duquel de nouveaux accroissements du revenu n’aident plus les individus à faire ce qui correspond le mieux à leur bien-être ressenti : passer du temps avec les gens qu’ils aiment, éviter les souffrances et les maladies, et avoir des loisirs. »

Ce n’est pas la première fois que des économistes se penchent sur ce « chiffre magique », seuil à partir duquel nos besoins seraient satisfaits. Il est même au cœur des préoccupations de la science économique. Elle intéresse particulièrement ceux qui remettent en cause le caractère illimité de la croissance. Dans un monde fini, la consommation doit avoir des limites.

Ce que l’on constate -quoiqu’en dise la sagesse des nations- c’est que l’argent fait le bonheur. Les riches, eh oui ! sont plus heureux que les pauvres.

A ce stade, on peut citer deux grands auteurs qui résument tout :

  • Fedor Dostoïevski (1821-1881) : « La monnaie, c’est de la liberté frappée. »
  • Michel Colucci, dit Coluche (1944-1986) : « L’argent ne fait pas le bonheur des pauvres. »

L’envie du « mieux » et l’envie de surpasser le voisin

Les économistes constatent que le lien entre le revenu et bonheur est largement relatif. Si vous gagnez 25 000 euros par an, vous jugerez nécessaire de gagner 35 000 euros pour être heureux ; mais si votre revenu atteint ces 35 000 euros, votre revenu idéal passera à 50 000 euros… Le sentiment de satisfaction vient en réalité de l’élévation constante de votre pouvoir d’achat.

« Pourquoi cherche-t-on à augmenter ses revenus ? Deux hypothèses : un, les humains aiment l’idée même de croissance de leur revenu et de leur consommation, une poursuite qui agit comme une drogue ; deux, ils cherchent à gagner plus que leur voisin », résume l’économiste Daniel Cohen, qui a consacré une partie de son dernier livre, « La Prospérité du vice », au sujet.

La poursuite addictive du « mieux », d’une part ; la rivalité mimétique chère à René Girard, d’autre part…

Une autre courbe du bonheur

Tim Jackson, économiste britannique qui prêche la « prospérité sans croissance », a consacré un chapitre de son livre au sujet. Il publie un graphique éloquent (voir ci-dessous) qui semble confirmer, à l’échelle de la planète, qu’il existe un « plafond » au revenu-déclencheur-de-bonheur. Au-dessus de 15 000 dollars par habitant, le niveau de satisfaction ne réagit plus. On ne se sent pas plus heureux aux Etats-Unis qu’à Porto Rico.

Pour lire le graphique :

  • plus le pays est à droite, plus ses habitants sont riches (aucune allusion politique là-dedans) ;
  • plus le pays est en haut, plus il est heureux (peuplé de gens se déclarant « satisfaits dans la vie en général »). (Voir le graphique)

Source Worldwatch/Tim Jackson

La conclusion à tirer de tout cela ? Si le but de l’économie est d’accroître le bonheur sur la planète, il est bien plus efficace d’augmenter le revenu des pauvres que celui des riches.

Source : http://www.rue89.com/2010/10/11/largent-fait-le-bonheur-mais-a-partir-de-combien-deuros-170520

Les Etats-Unis, pays le plus riche mais pas le plus heureux

08/07/2010

La statue de la petite sirène, à l'entrée du port de Copenhague au Danemark. Crédits photo : DR.
La statue de la petite sirène, à l’entrée du port de Copenhague au Danemark. Crédits photo : DR.

Les Danois et les Néo-Zélandais sont en tête du classement des citoyens «les plus heureux» du monde, selon l’institut Gallup.

coeur- Largent fait le bonheur. Mais à partir de combien deuros ?L’argent ne fait pas le bonheur, dit-on souvent. L’institut Gallup a réalisé une étude mondiale dont les résultats semblent confirmer l’adage. D’après cette étude, publiée dans la revue américaine Journal of Personality and Social Psychology et dont les conclusions sont dévoilées par le Christian Science Monitor, les Etats-Unis sont peut-être le pays le plus riche du monde, mais ils sont loin d’être le plus heureux.

Cette étude mondiale a été menée auprès de 136.000 personnes dans 132 pays différents, entre 2005 et 2006. Son postulat de départ : il existe deux définitions du bonheur. D’un côté, le bonheur lié à un sentiment de bien-être général. De l’autre, celui que l’on tire de moments spécifiques de joie. Si la première définition dépend largement des revenus personnels et de la richesse de l’Etat dans lequel on vit, la seconde répond plutôt à la façon dont les besoins psychologiques et sociaux de chacun sont comblés, expliquent les chercheurs de Gallup.

Pourtant dotés d’un des plus grands PIB par habitant du monde (46.400 dollars, selon la CIA), les Etats-Unis n’arrivent qu’en 16e position du classement établi par Gallup en ce qui concerne le bien-être général, et seulement en 26e position sur 132 en termes d’instants de satisfaction. Les Américains se font voler la vedette par les Danois, qui sont les plus heureux d’un point de vue général, et par les Néo-Zélandais, qui sont les champions des moments de joie. Loin des Etats-Unis, le Danemark est 31e mondial en termes de PIB par habitant (36.000 dollars en 2009) et la Nouvelle-Zélande est 51e (à 27.300 dollars), selon les données de la CIA.

L’importance des relations sociales

«S’il est vrai que s’enrichir procure un sentiment de satisfaction général sur sa vie, cela n’a peut-être pas un impact aussi grand qu’on l’imagine sur la façon dont on en apprécie chaque moment», résume Ed Diener, chercheur à l’Université d’Illinois et au sein de l’institut Gallup. Le chercheur insiste sur l’importance de la «qualité des relations sociales» dans la vie de chacun. Il cite, par exemple, le Costa Rica qui, malgré des niveaux de revenus inférieurs à ceux de la Corée du Sud, aurait une population plus heureuse.

Une question qui a également fait son chemin en France. Afin de déterminer les limites du PIB en tant qu’indicateur du progrès social, le président Nicolas Sarkozy a mandaté en 2008 une commission présidée par le professeur Joseph Stiglitz, le prix Nobel d’économie. Son rapport, remis fin 2009, estime qu’il existe souvent «un écart prononcé entre, d’une part, les mesures habituelles des grandes variables socio-économiques comme la croissance, l’inflation, le chômage, etc., et, d’autre part, les perceptions largement répandues de ces réalités». La commission remet également en cause «la pertinence de ces données en tant qu’outils de mesure du bien-être sociétal».

L’adage a des limites

Ainsi, l’Europe du nord et les pays anglo-saxons ont beau se situer en haut de l’échelle économique mondiale, ces régions n’ont rien à envier à l’Amérique latine, qui est relativement bien positionnée dans les classements de Gallup. Ce raisonnement a pourtant des limites. «Beaucoup voire la plupart des gens désirent et courent après l’argent durant la majeure partie de leurs journées», admettent en effet les auteurs de l’étude. Sans surprise, les pays d’Afrique les plus pauvres arrivent en queue de peloton, et ce, dans les deux classements du bonheur !

Source : http://www.lefigaro.fr/conso/2010/07/07/05007-20100707ARTFIG00530-les-etats-unis-le-pays-le-plus-riche-mais-pas-le-plus-heureux.php

http://www.csmonitor.com/Science/2010/0701/The-US-may-be-the-richest-nation-but-it-s-not-the-happiest

L’argent fait le bonheur… jusqu’à 4900 euros par mois

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Par Sophie Amsili
07/09/2010 | Mise à jour : 15:49
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Crédits photo : alancleaver_2000
Crédits photo : alancleaver_2000

Gagner plus rendrait plus heureux, selon une étude menée par deux économistes américains. Mais ce n’est plus vrai au-delà d’un seuil qu’ils fixent à 75.000 dollars par an, soit 4900 euros par mois.

coeur- Largent fait le bonheur. Mais à partir de combien deuros ?La très sérieuse revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences vient de publier une étude qui dément en partie le proverbe selon lequel l’argent ne fait pas le bonheur. Réalisée par Daniel Kahneman, Prix Nobel d’Economie en 2002, et son collègue de l’université de Princeton, Angus Deaton, l’étude porte sur le bien-être de 450.000 Américains interrogés en 2008 et en 2009 pour l’indice Gallup-Healthways.

Les auteurs en viennent à la conclusion que l’argent fait bien le bonheur… mais jusqu’à un certain point. Le seuil est défini à 75.000 dollars par an (environ 58.600 euros), soit près de 4900 euros par mois, sans que l’étude ne distingue le nombre de personnes qui composent le foyer. Si, comme 10% des Américains, votre revenu est supérieur à cette somme, inutile de vous évertuer à gagner plus et donc, inutile pour l’Etat de chercher à vous donner plus. D’après les deux économistes, vous n’en serez pas plus heureux.

L’impression d’avoir réussi sa vie

«Au-delà de 75.000 dollars dans les Etats-Unis contemporains (…), une augmentation du revenu n’amène ni à ressentir du bonheur ni à être soulagé du malheur ou du stress, même si cette hausse des revenus continue à améliorer l’évaluation que les individus font de leur vie», écrivent les deux économistes. Autrement dit, gagner toujours plus d’argent renforce le sentiment d’avoir réussi sa vie mais ne rend pas nécessairement plus heureux.

«Peut-être que 75.000 dollars est un seuil au-delà duquel des hausses de revenus n’améliorent plus la capacité des individus à faire ce qui compte le plus pour leur bien-être émotionnel, comme de passer du temps avec ceux qui leur sont chers, éviter la douleur et la maladie, et profiter de leurs loisirs», ont encore avancé les auteurs.

Pour tous les autres, soit la vaste majorité de la population dont le revenu ne dépasse pas ce seuil, leur bien-être émotionnel est bridé par leurs préoccupations financières. A plus forte raison, la pauvreté fait le malheur: «la faiblesse des revenus exacerbe la douleur émotionnelle qui accompagne des malheurs comme le divorce, ou le fait d’être en mauvaise santé ou seul», écrivent Daniel Kahneman et Angus Deaton.

Rassurants, les auteurs ajoutent tout de même dans un entretien : «comme les autres études sur le bien-être, nous avons constaté que la plupart des gens sont plutôt heureux et satisfaits de leurs vies».

http://www.lefigaro.fr/conso/2010/09/07/05007-20100907ARTFIG00411-l-argent-fait-le-bonheur-jusqu-a-4500-euros-par-mois.php

Lu sur le site de l’observatoire des inégalités

Les chercheurs Anwar Shaikh et Amr Ragab ont mis au point un nouvel instrument de mesure du bien-être, le revenu de la « vaste majorité ». Il permet, selon eux, de mesurer le bien-être à l’échelle internationale avec plus de précision que le Produit Intérieur Brut. Une analyse de Cédric Rio de l’Observatoire des inégalités.

Les chercheurs Anwar Shaikh et Amr Ragab ont mis au point un nouvel instrument de mesure du bien-être, the Vast Majority Income (VMI, « revenu de la vaste majorité »), dans le cadre du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) [1] . Cet instrument permet selon eux de mesurer le bien-être à l’échelle internationale avec plus de précision que les mesures proposées à travers le taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) des pays, ou encore le revenu par habitant. Il ouvrirait ainsi la possibilité d’une visibilité plus importante des inégalités de revenu à l’échelle internationale.

Ce nouveau mode de calcul présente l’avantage de réunir au sein d’un même critère les indices de revenus et d’inégalités. Jusqu’à présent, ces deux indices sont calculés séparément, par l’intermédiaire respectivement du taux de croissance et du coefficient de Gini [2]. Or, les chercheurs partent du constat selon lequel la mesure de la pauvreté proposée actuellement ne permet pas de comparer avec suffisamment de précision les inégalités de revenus à l’échelle internationale, dans la mesure où ces calculs sont effectués sur la base de moyennes. Une moyenne a un impact négatif sur la représentativité de la situation d’une grande partie de la population concernée. En effet, la prise en compte des revenus appartenant aux individus les plus riches d’un pays fausse la moyenne nationale des revenus par habitant, dans la mesure où les extrêmes déplacent les données concernant la majeure partie de la population de ce même pays.

Ainsi, le calcul du VMI consiste à écarter des mesures les revenus par habitant qui ne sont pas caractéristiques du pays concerné, en ne prenant en compte que les premiers 80% de la population de chaque pays pour déterminer un revenu par habitant plus représentatif que le revenu moyen calculé habituellement par rapport à l’ensemble des revenus constatés. Pour obtenir le VMIR (Vast Majority Income Ratio), ce revenu est ensuite rapporté au revenu moyen calculé d’après l’ensemble de l’échantillon. Ce nouvel indice est compris entre 0 et 1, 0 lorsque l’on observe une inégalité parfaite, et 1 lors d’une parfaite égalité.

Ainsi, les Pays-Bas et le Danemark sont en tête de la hiérarchie mondiale proposée par les chercheurs avec un VMIR respectivement de 0,83 et 0,82 (données 2000), tandis que le Chili et le Guatemala ferment la marche de l’échantillon avec 0,46 et 0,45 (toutes ces données sont à retrouver dans l’article de Anwar Shaikh and Amr Ragab, in An International Comparison of the Incomes of the Vast Majority, avril 2007.). La France possède un VMIR de 0,78. Le revenu représentatif par an et par habitant en France passe ainsi de 22 248$ à 17 242$. Tandis que le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont un VMIR respectif de 0,74 et 0,68. Au Royaume-Uni, le revenu représentatif passe de 22 454$ à 16 645$, et aux Etats-Unis, le revenu passe de 31 283$ à 21 309$. En terme d’inégalités, les Etats-Unis se classent au niveau des pays en développement, au même niveau que la Chine ou le Vietnam. En Inde, de 2 371$, le calcul du VMI permet d’obtenir un revenu représentatif par an et par habitant de 1 651$, avec un VMIR de 0,7.

Ce nouveau calcul ne transforme pas de façon radicale le rang des différents pays au sein du classement mondial. Mais à travers cet effort, les chercheurs ont la possibilité d’approcher avec plus d’exactitude les modes de vie et revenus réels des populations au sein de chaque Etat, et ainsi de proposer une échelle de mesure valable au niveau international. Il permet de ce fait de mieux déterminer les inégalités de revenus internationales, notamment en comparant ce nouveau moyen statistique aux modes de calcul en vigueur qui intègrent les valeurs extrêmes. Cela permet en effet de visualiser le biais provoqué par les inégalités de revenu au sein d’un même pays en terme de représentativité.

[1] voir Policy research brief n°7, The Vast Majority Income (VMI) : A New Measure of Global Inequality, mai 2008.

[2] Indicateur d’inégalité qui mesure l’écart entre l’état d’une répartition à un moment donné et une situation d’égalité parfaite

vmir-1 Le revenu de la vaste majorité

vmir-2 Le revenu de la vaste majorité

 vmir-3 Le revenu de la vaste majorité

Lu dans le Parisien

Vive émotion dans la petite ville de Floirac en Gironde. Selon les informations du quotidien régional Sud-Ouest, six policiers se sont rendus mardi après-midi devant l’école élémentaire Louis-Aragon pour interpeller deux écoliers, respectivement âgés de dix et six ans. Un déploiement de force de police qui a visiblement choqué la population locale

«Je suis arrivé avec ma femme à 16 h10 pour chercher nos enfants, il y avait déjà deux voitures de police et six policiers», raconte Gérard. Les fonctionnaires de la police nationale ont choisi d’intervenir au moment de la sortie de l’école pour arrêter ces deux élèves soupçonnés d’avoir volé un vélo. L’établissement, situé dans l’agglomération bordelaise, compte huit classes pour un effectif de 193 élèves provenant pour beaucoup des lotissements voisins.

Lire la suite ici

Par Reuters, publié le 02/04/2009

PARIS – Les violences policières restent trop souvent impunies en France, qui ne s’est pas donné les moyens d’enquêter en toute indépendance pour permettre aux victimes d’obtenir réparation, estime Amnesty International.

A Lire sur L’express.fr

Un excellent article de Courrier International, sur la campagne Israelienne. Je trouve frappante l’argumentation, qui fleure tellement bon le fascisme des années 30…

Aujourd’hui, le parti Israël Beiteinou réclame des preuves de loyauté aux Arabes. Et, demain,à tout Israélien en désaccord avec ses idées ?

Le slogan “Bli ne’emanout, ein ezrahout” [Sans loyauté, pas de citoyenneté] appartient aux régimes les plus sombres de l’Histoire, des régimes qui emprisonnent, torturent, envoient aux travaux forcés ou font “disparaître” les gens suspectés de déloyauté. Dans les pays soumis à ces régimes, les citoyens vivent dans la peur. Lorsqu’ils se racontent des blagues, c’est en cachette car, sous ces régimes, des programmes comme Aretz nehderet [“Un pays magnifique”, les Guignols de l’info israéliens] sont impensables. Et la peur de parler et d’être dénoncé par des amis ou par des voisins est totale.

“Sans loyauté, pas de citoyenneté”. A première vue, quoi de plus logique ? Pourquoi le pays devrait-il choyer ceux qui font preuve d’infidélité à son égard ou qui lui veulent du mal ? Pourtant, ce slogan est un piège qui ne nous promet qu’une vie de peur. Car, dans le fond, qui sera habilité à déterminer notre degré de loyauté ? Comment fera-t-on la distinction entre la déloyauté et le désaccord politique avec une position officielle ? Dès lors que cette déloyauté sera définie par les autorités, toute forme de critique sera interprétée comme de la déloyauté.

“Lieberman ne parle pas de nous [les Juifs]”, pensent la plupart des Israéliens. Et pourtant, si. Le programme d’Israël Beiteinou a le mérite de ne rien cacher. Dans le chapitre “Citoyenneté et égalité”, sous le titre “La fermeté contre la subversion”, il est écrit : “Nous ferons le nécessaire pour interdire les partis et les organisations dont les paroles ou les actes constituent une atteinte à l’Etat d’Israël en tant qu’Etat juif sioniste.” Quant aux spots menaçants d’Israël Beiteinou, quels exemples de déloyauté montrent-ils ? Une manifestation contre l’opération Plomb durci [la guerre à Gaza en janvier 2009] organisée devant l’Université hébraïque de Jérusalem ! C’est clair et net. Où se situe le seuil de loyauté ? Au Balad [parti autonomiste arabe] ? Au Hadash [ex-communiste judéo-arabe] ? Au Meretz [social-démocrate et pacifiste] ? Ou carrément à Kadima [le parti centriste de Tzipi Livni], qui a lancé des négociations sur la restitution du Golan ?

Avez-vous un jour donné de l’argent au mouvement La Paix maintenant ? Avez-vous déshonoré Israël en participant à la manifestation de masse contre les massacres de Sabra et Chatila [1982] ? Avez-vous soutenu les accords d’Oslo lors de la manifestation du 4 novembre 1995 [où fut assassiné Yitzhak Rabin] ? Avez-vous soutenu l’évacuation des colonies de Gaza [2005], c’est-à-dire fait l’apologie de la cession de territoires à l’ennemi et donné une prime au terrorisme ? Ce n’est pas le fruit de mon imagination. Le 2 octobre 2007, dans une interview accordée à [la radio militaire] Galei Tsahal [à l’occasion des 40 ans du Goush Etzion, un bloc de colonies à l’ouest de Bethléem], Lieberman, alors ministre des Questions stratégiques, s’en était pris vertement à ceux qui militaient pour le boycott des artistes soutenant la colonisation de peuplement. “Tous nos ennuis, tous nos problèmes, toutes nos victimes, c’est à cause de ces gens. Nos problèmes ne viennent ni du monde extérieur ni de la communauté internationale, mais de ces gens.”

Une fois que nous serons engagés sur ce terrain glissant, il sera difficile de remonter la pente. Au début, la loi ne s’en prendra qu’à la minorité arabe. Mais, très vite, ce sera chaque citoyen qui se demandera s’il met en danger son emploi ou sa famille. A partir de là, seuls des gens issus de l’élite israélienne seront encore capables de protester, avant d’être eux aussi réduits au silence. C’est ce qui s’est passé en Argentine, en Chine, en Iran, en URSS et, oui, en Allemagne.

Que le parti de Lieberman soit l’un des piliers de la future coalition ou qu’il dirige l’opposition, ses lois sur la loyauté finiront bien par être votées. Et si la Cour suprême s’avise de l’en empêcher, il tentera de restreindre ses compétences. Tout simplement parce qu’Israël Beiteinou prône la restriction des droits les plus élémentaires sur lesquels se fonde toute société démocratique, à commencer par la liberté d’opinion. Et, si l’on supprime ces droits, il n’y a plus de démocratie.

Léon Deouell – Professeur de psychologie à l’Université hébraïque de Jérusalem.
Yediot Aharonot

Un excellent article d’Alternatives Économiques

Un salaire maximum pour les dirigeants des entreprises recevant une aide de l’Etat : cette mesure, annoncée par Barack Obama mercredi 4 février dans le cadre du plan de relance américain, a le mérite de relancer le débat sur les rémunérations des grands patrons. Car les trente dernières années ont été marquées par une fantastique explosion des rémunérations des PDG et des acteurs de la finance. Cette évolution, injustifiable économiquement et inacceptable moralement, a joué un rôle majeur dans la crise que nous traversons actuellement.

La grande divergence », c’est le titre du chapitre que Paul Krugman, le prix « Nobel » d’économie 2008, consacre dans son dernier ouvrage (1) au formidable creusement des inégalités intervenu outre-Atlantique depuis les années 70. Il caractérise ainsi la période actuelle par rapport aux périodes antérieures de fortes inégalités: « Si l’Américain à haut revenu vers 1905 était par essence un baron de l’industrie qui possédait des usines, son homologue cent ans plus tard est un cadre supérieur immensément récompensé de ses efforts par des primes et des stock-options. »

Le jackpot des stock-options

Les Etats-Unis ont beaucoup de défauts, mais ils présentent au moins un avantage: ils ont une tradition ancienne d’information statistique de qualité. Notamment en matière de revenus et donc de mesure des inégalités. C’est ce qui a permis à Carola Frydman, d’Harvard, et à Raven E. Saks, de la Réserve fédérale, de reconstituer l’évolution des rémunérations des dirigeants des plus grandes entreprises du pays depuis 1936 (2). Les résultats sont spectaculaires. Entre 1936 et 1939, la rémunération moyenne des 150 dirigeants les mieux payés des 50 plus grandes entreprises américaines représentait 82 fois le salaire moyen. Entre 1960 et 1969, ce ratio était tombé à 39, après ce que Paul Krugman appelle la « grande compression », intervenue à la suite notamment de la mise en place par le président Franklin D. Roosevelt, après la crise de 1929, de taux d’imposition très élevés sur les plus hauts revenus.

Mais, après l’élection de Ronald Reagan en 1980, ce ratio est remonté en flèche pour atteindre 187 durant la décennie 90 et culminer à 367 au début des années 2000! Cette envolée est liée en particulier au développement d’un mécanisme de rémunération qui n’existait quasiment pas avant les années 50, mais concerne aujourd’hui 90% des patrons américains: les stock-options. Celles-ci, qui ne représentaient encore que 11% des rémunérations des 150 plus gros patrons américains dans les années 60, en pesaient 48% au début des années 2000. Du coup, alors que la rémunération directe des patrons américains n’a été, en moyenne, multipliée « que » par 3,1 en dollars constants entre les années 60 et le début des années 2000, leur rémunération totale est, elle, devenue 8,5 fois plus élevée…

Les données historiques rassemblées par Carola Frydman et Raven E. Saks s’arrêtent en 2003, mais l’histoire a continué. Après un passage à vide consécutif aux affaires Worldcom, Enron, etc., la rémunération des managers américains était repartie vers les sommets jusqu’à ces derniers mois. En 2007, selon une analyse de l’Associated Press sur les 500 sociétés du S&P 500, le PDG américain moyen avait touché 10,5 millions de dollars (7,7 millions d’euros), soit 2,6% de plus qu’en 2006. L’équivalent de 344 années de salaire moyen américain et 866 années de Smic états-unien…

Ironie de l’histoire: le PDG américain le mieux payé en 2007 était John Tain, PDG de la banque d’investissement Merril Lynch, avec un revenu annuel de 83 millions de dollars, soit 61 millions d’euros, 3 970 années de Smic français… Cela, juste avant que sa banque, emportée par la faillite de Lehman Brothers, ne soit rachetée en septembre dernier par Bank of America. Preuve, s’il en est besoin, de la faible corrélation entre le niveau de la rémunération des PDG et la qualité de leur gestion…

Article à lire sur le site d’Alternatives Économiques dans son intégralité

Rémunération annuelle moyenne des 150 personnes les mieux payées des 50 plus importantes entreprises des Etats-Unis, en millions de dollars constants de 2000 et rapportée au salaire moyen

remuneration-150 Revenus des dirigeants : la grande divergence

Rémunération moyenne des membres des équipes dirigeantes du CAC 40, en euros

remuneration-cac Revenus des dirigeants : la grande divergence

Le grand écart

salaires Revenus des dirigeants : la grande divergence