CDG 25 (fin) : Au trou !
Non classé décembre 14th, 2008Le gouvernement a «le devoir et la responsabilité» de «ne pas laisser mourir» les SDF de froid. Pour répondre à cette injonction de Nicolas Sarkozy ce mercredi en Conseil des ministres, la ministre du Logement a annoncé le lancement d’une réflexion sur l’opportunité de rendre obligatoire l’hébergement des sans domicile fixe pendant les périodes de grand froid.Merci à Lasserpe – Visitez son site !
Christine Boutin tire pourtant un bilan plutôt positif de l’action gouvernementale dans ce domaine : «Sur le travail qui a été fait depuis avril 2007 en ce qui concerne l’hébergement des personnes sans abri, on n’a pas à rougir puisque nous sommes le premier pays européen en ce qui concerne les efforts budgétaires», a souligné Christine Boutin.
Oui, c’est sûr, il n’y a que 250 morts par an dans la rue, c’est positif, et en tous nettement mieux que si c’était beaucoup pire, hein ?
J’aurais honte moi à sa place, mais bon, je ne suis pas ministre, ça doit faire la différence les ors de la république.

Et le président ?
«il y a un équilibre de bon sens à trouver» entre un hébergement obligatoire et laisser le SDF dans une situation de danger, a-t-il affirmé.La question est de savoir si cette personne sans domicile «est lucide pour décider de sa vie ou de sa mort». «Est-ce qu’un homme ou une femme en pleine nuit dans le bois de Vincennes, malade, peut-être ayant bu, (NDR : voire tué une petite fille après l’avoir violée, c’est sûr) vivant dans des conditions épouvantables depuis des semaines, est-ce qu’il a la lucidité (NDR : oui, d’ailleurs sont-ce encore bien des êtres humains, d’ailleurs ?) de savoir s’il veut ou s’il ne veut pas?» être hébergé, a-t-il demandé.
«Je propose que cette personne-là, on lui donne à manger, on lui propose de la soigner, on lui permette de prendre une douche ou un bain, on lui montre la chambre ou le lit qu’on lui propose. (NDR : rôôôôô Le Hilton ou le Fouquet’s ?) Si elle n’en veut pas, elle s’en va, elle reprend la rue, c’est le respect de la dignité de la personne» (NDR : ben oui, c’est tous des trisomiques les SDF : tu leurs proposes une belle chambre d’hôtel chauffée, un bon repas, un super lit, voire une call gril de luxe, et zou, ils refusent parce que c’est non fumeur et préfèrent retourner dans le bois de Vincennes…) de son «autonomie» et de sa «liberté», a-t-il dit. «Avec cette formule on concilie tout le monde», a-t-il affirmé pour répondre aux «intégristes de la liberté» (NDR : ça ne s’invente pas, ça, non ? Oui, bon, quand on est prudent sur le sujet, on est un intégriste de la liberté, forcément. Mais, bon, oui, réflexion faite, finalement, j’aime bien ce qualificatif, il y a tellement d’intégristes de la prison dans ce monde, que j’y vois plus un compliment qu’une insulte) et aux «intégristes de la mise d’office en centre d’urgence» (NDR : il pense à Boutin là lol ?).
Alors les associations, qui savent de quoi elles parlent, elles, ont vivement réagi :
«Nous sommes furieux», a déclaré Patrick Doutreligne, secrétaire général de la Fondation Abbé Pierre. «Quelques jours à peine après le jugement contre le Dal et les Enfants de Don Quichotte qu’elle a approuvé, Christine Boutin sort cette idée bête. Une idée qui n’a de réalité que parce que la société a peur d’être accusée de laisser ses pauvres mourir de froid…»«En Allemagne, où la police embarque de force les SDF, les autorités se sont donné les moyens d’avoir des places d’hébergement dignes, des chambres individuelles. Ici, on prend les choses à l’envers!», a-t-il estimé.
Jean-Baptiste Legrand, président des Enfants de Don Quichotte, a quant à lui exprimé son «ras-le-bol»: «Chaque année, on pose cette même question de la mise à l’abri. C’est compliqué de comprendre pourquoi les gens ne veulent pas aller dans les gymnases? Allez au centre Yves Garrel, dans le 11e, vous comprendrez…»
Il s’avoue « découragé » : « On a l’impression de prêcher dans le désert, dit-il. Le rapport d’Etienne Pinte dit tout mais il ne se passe rien. Le gouvernement est prêt à payer des flics pour patrouiller dans le bois de Vincennes mais pas des travailleurs sociaux pour accompagner les gens et les sortir de la misère ». « Tout ça, c’est de la com ! «
Pour Xavier Emmanuelli, le fondateur du Samu social et du Samu international, la proposition de Christine Boutin « ne tient pas debout. J’y suis formellement opposé », dit-il parlant d’ »une grave régression » et se demandant « si l’on veut rétablir le délit de vagabondage » en vigueur jusqu’en 1994.
François Fillon a enfin désamorcé la polémique :
Il a affirmé qu’il n’était «pas question d’obliger» les SDF, sauf en cas de danger vital. «J’ai un profond respect pour la liberté de chacun mais en même temps la non assistance à personne en danger c’est une faute, et c’est une faute qu’un gouvernement ne peut pas accepter», a-t-il déclaré.«On est attaché à la liberté de chacun, il n’est pas question de revenir sur ces principes, mais à certains moments, notamment dans les grands froids, il y a un devoir d’assistance à personne en danger», a expliqué le chef du gouvernement. «On ne peut pas laisser quelqu’un, dont on sait qu’il risque de mourir, sans tenter le maximum pour essayer de le mettre à l’abri», a-t-il poursuivi estimant qu’il faut «par tous les moyens, convaincre ceux qui sont en danger de mort de rejoindre les centres d’hébergement, ce que, jusqu’à aujourd’hui, ils refusent».
Bref, en gros, rien ne change, on a bien de la com’ et de la polémique avec la gauchequipreferequelessdfilsmeurentdanslarue, et on peut passer à autre chose… Les milliards donnés aux banques peut être ?
