« Il y a des gens que l’on ne songe pas à inviter ; des gens qu’on invite et qui refusent. Le plateau est là et le perçu cache le non perçu : on ne voit pas, dans un perçu construit, les conditions sociales de construction. Donc on ne se dit pas « tiens, il n’y a pas un tel » » Pierre Bourdieu in Sur la télévision

Frédéric Lordon est un économiste français spécialisé dans la finance. Il est directeur de recherche au CNRS et chercheur au Centre de sociologie européenne (CSE). Il est l’auteur de « Jusqu’à quand ? Pour en finir avec les crises financières » (Raisons d’agir, 2008). C’est un économiste hors cadre, d’inspiration marxiste, dit-il lui même. Pédagogue, caustique et plein d’humour, ses analyses sont des bouffées d’air frais, mais il refuse la plupart des interviews dans les grands médias, et les accuse d’adopter la « stratégie de la vaseline ».

A la veille d’une des plus grandes crises financières que le capitalisme allait connaître, tous les commentateurs des médias étaient unanimes, « les caisses de l’état étaient vides, les impôts étaient beaucoup trop lourds et les fonctionnaires trop nombreux, sans parler de la dette pharaonique… ». Dés le début de la pandémie, les mêmes ravalent leurs trompettes assourdissantes qui naguère ne connaissaient qu’une seule partition, celle du libéralisme économique. Les voix s’adoucissent, les gorges se râclent, les explications deviennent embrouillées, les vestes se retournent et les commentateurs sont de nouveaux unanimes, cet Etat là doit sauver le capitalisme.

Mais comment pourrait il sauver le capitalisme puisque les caisses sont vides, la dette pharaonique, les impôts trop lourds ? C’est à ne plus rien y comprendre ! Pour résumer, l’Etat social, celui des politiques publiques, coûte toujours trop cher mais l’Etat pompier, celui qui sauve les sociétés financières, n’est jamais assez riche ! Emprunter ou augmenter les impôts pour mener une politique de relance keynésienne, non ! Emprunter ou augmenter les impôts pour sauver les banquiers malveillants, oui, trois fois oui !

C’est dans ce cadre que l’association Acrimed (Action Critique MEDia) a décidé d’inviter Frédéric Lordon dans le cadre des Jeudis d’Acrimed le jeudi 5 février 2009 à la bourse du travail à Paris, sur le thème « Les médias et la crise ou comment préserver l’apparence d’une parfaite continuité intellectuelle. »

« D’une manière générale, la porte d’entrée de la responsabilité est la plus sûre manière de ne rien comprendre à un phénomène social quel qu’il soit »

Selon Frédéric Lordon, il n’est nul besoin de faire référence à quelques responsabilités de « désignables évidents » pour analyser les nuisances politiques et économiques de la crise. Suspendre cette approche démagogique et opérer sur de nouveaux « désignés », non plus apparents mais réels, permet selon lui de mettre à jour les forces structurelles, les architectes qui propagent et configurent le fonctionnement des différents agents de l’économie.

Retour sur le Mainstream de l’expertise économique, « Une entreprise de blanchiment intellectuel collectif et mutuel d’une ampleur jamais vue », propagateur unidirectionnel d’un régime de croyances qui ne passera pas !

Frédéric Lordon – Jeudi d’Acrimed – 1/2
envoyé par acrimed. – L’info internationale vidéo.

 


Frédéric Lordon – Jeudi d’Acrimed – 2/2
envoyé par acrimed. – L’info internationale vidéo.

Le fichier principal (le même que les deux vidéos) durée 34 minutes : http://www.passerellesud.org/IMG/mp3/F_Lordon_Acrimed_05.01.09_1.mp3 

Interactions entre Frédéric Lordon, les questions du public et Mathias Raymond co-animateur d’Acrimed (extraits) durée 19 minutes : http://www.passerellesud.org/IMG/mp3/F_Lordon_Acrimed_05.01.09_II.mp3 

Conclusion durée 8 minutes : http://www.passerellesud.org/IMG/mp3/H_Maler_Acrimed_05.01.09.mp3

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