La théorie des 6 degrés de séparation
Curiosité janvier 11th, 2009Changeons un peu de sujets… Un mot sur la théorie des 6 degrés de séparation
Cette théorie a été établie par le hongrois Frigyes Karinthy en 1929 qui évoque la possibilité que toute personne sur le globe puisse être reliée à n’importe quelle autre, au travers d’une chaîne de relations individuelles comprenant au plus cinq autres maillons.
Cette théorie est reprise en 1967 par Stanley Milgram à travers l’étude du « phénomène du petit monde » (« it’s a small world ») ; il nous explique qu’il est très facile de prendre contact avec la personnalité de votre choix, même si elle paraît inaccessible (aujourd’hui, on dirait Bill Gates ou Brad Pitt…). Il suffirait pour cela de moins de 6 intermédiaires au maximum, une version numérique du proverbe « les amis de mes amis sont mes amis », en quelque sorte !
Plus mathématiquement, si chaque personne a 10 amis, on en atteint donc 100 avec 2 maillons, 1 000 avec 3, etc. Si plus probablement, on prend l’hypothèse de 50 amis, on arrive au 6e échelon à 15 milliards d’individus possibles – si on a u ne hypothèse de départ à 100 personnes dans son réseau de connaissance, on serait à 1 000 milliards de possibilités (et on ne serait alors qu’à 5 degrés de séparation)
Cette unité de « mesure sociale » a été reprise dans une pièce de John Guare en 1990 puis adaptée à l’écran en 1993 dans un film de Fred Schepisi, Six degrees.
La théorie des « Six Degrés » vient à nouveau d’être confirmée, et cette fois, à grande échelle. En effet, depuis juin 2006, Éric Horvitz et Jure Leskovec, deux chercheurs de Microsoft, ont analysé près de 30 milliards de conversations électroniques sur un panel de 180 millions d’utilisateurs de Live Messenger – soit près de la moitié du trafic global des messageries instantanées (merci Big Brother, au passage…). L’étude révèle qu’il faut en moyenne créer des liens avec 6,6 contacts avant de pouvoir parler à une personne particulière qui ne figure pas sur sa liste de contacts. Dans 78% des cas, 7 contacts intermédiaires sont nécessaires.
Interrogé par le Washington Post, Horvitz a déclaré : « J’ai trouvé ça très surprenant. Il semblerait qu’il y ait une connectivité sociale constante pour l’humanité. Si les gens ont toujours eu l’impression d’être proches, nous avons montré à grande échelle que cette idée était bien plus qu’un mythe urbain ».
Je signale enfin qu’il existe une intéressante application Facebook, du même nom, qui permet d’illustrer le phénomène de façon parfois très surprenante…