Source NouvelObs.com

Nicolas Sarkozy a estimé vendredi 9 janvier à Strasbourg que l’hôpital ne souffrait pas d’un problème de moyens, comme l’affirment de nombreux syndicats, et rappelé que le budget de l’assurance maladie consacré à l’hôpital avait augmenté de 50% entre 1998 et 2008.

« Comme toujours en France, on ne regarde pas à l’intérieur du moteur ce qui se passe, on dit ‘il faut plus' », a déploré le chef de l’État en présentant ses vœux aux personnels de santé, et alors que 200 manifestants l’avaient accueilli sur place. « Entre 1998 et 2008, j’ai pris cette période parce qu’il y a eu des gouvernements de droite et de gauche, la France, au travers des dépenses de l’assurance maladie au profit des hôpitaux, a augmenté le budget de 50%. C’est 23 milliards d’euros de plus pour l’hôpital au cours des dix dernières années (…) je livre ce chiffre à votre réflexion », a-t-il poursuivi.

« Le défi de l’hôpital d’aujourd’hui, c’est que cet argent qui est nécessaire soit plus efficace parce que l’hôpital doit être mieux organisé », a ajouté Nicolas Sarkozy, se prononçant pour « une meilleure coopération entre les établissements entre eux et la médecine de ville ».

Après les récents décès survenus dans plusieurs établissements, le président a tenu à indiquer aux personnels qu’il les soutiendrait « en toutes circonstances », estimant que le système hospitalier français était « l’un des meilleurs du monde ». Il a d’ailleurs qualifié d' »exceptionnels » ces décès, assurant qu’ils « ne sauraient remettre en cause la confiance » dans le système hospitalier. « Les drames récents sont exceptionnels et ne sauraient remettre en cause la confiance que la nation porte à l’hôpital et à ses personnels », a-t-il affirmé. « L’hôpital est une institution trop importante pour les Français, pour qu’il soit le lieu de polémiques parfaitement déplacées », a-t-il encore affirmé.

L’Association des médecins urgentistes de France s’est déclarée, samedi 10 janvier, « atterrée par le discours », la veille à Strasbourg, du président de la République sur l’hôpital public. Le gouvernement n’a de cesse de rétorquer que l’hôpital a assez de moyens, mais trop mal utilisés. L’AMUF considère que « l’argument de la nécessité d’une réorganisation ne tient pas », car selon elle, « la précédente réforme, dite Hôpital 2007, était une réforme organisationnelle » mais « est un lamentable échec ».

« Une telle négation de la réalité des faits est inacceptable. La méthode Coué face à une crise de cette ampleur est une grave faute politique », poursuite le communiqué. Indignée, l’AMUF estime que ses alertes sur le manque de moyens des hôpitaux « ont été méprisées et balayées d’un revers de main par les gens qui sont censés nous gouverner (…) Ils n’ont rien fait et l’hôpital est en situation de rupture ». « Comment accepter cet aveuglement, identique à celui du gouvernement de 2003 qui, en pleine catastrophe, niait les morts liés à la canicule ? ». Lors de l’inauguration du nouvel hôpital civil de Strasbourg, Nicolas Sarkozy a formellement exclu de débloquer de nouveaux fonds pour l’hôpital public.                           

Mais il s’arrête des fois Sarko ? À suivre dans le prochain post..

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