Il est partout !

Un fou sévit, hop, une loi ! Encore plus rapide que Lucky Luke pour dégainer son nouveau code pénal que l’encre de la dernière modification n’est même pas sèche… Et je ne parle même pas de gros mots comme décrets d’application – mais nous y reviendrons…

Jeune poignardé à Grenoble : Sarkozy annonce une réforme de l’HP

L’Elysée a annoncé, jeudi 13 novembre, que Nicolas Sarkozy a demandé aux ministres de l’Intérieur, de la Justice et de la Santé de lancer une réforme de l’hospitalisation psychiatrique, après la mort d’un étudiant poignardé mercredi par un homme échappé d’un hôpital à Grenoble, a annoncé l’Elysée.

Lors d’une réunion à l’Elysée avec Michèle Alliot-Marie, Rachida Dati et Roselyne Bachelot, le chef de l’Etat a demandé « aux trois ministres de préparer sans délai une réforme en profondeur du droit de l’hospitalisation psychiatrique », a indiqué la présidence dans un communiqué.

Cette réforme devra permettre de « mieux encadrer les sorties des établissements« , « améliorer la surveillance des patients susceptibles de représenter un danger pour autrui, dans le cadre notamment de la création d’un fichier national des hospitalisations d’office« , et « clarifier le partage des compétences administratives dans le pilotage de ces dossiers », ajoute l’Elysée.

Il a annoncé un projet de loi que devra préparer sa ministre de la Santé Roselyne Bachelot sur l’hospitalisation d’office. Mesure-phare: la sortie, même temporaire, des patients hospitalisés de force sera désormais soumise à l’approbation finale du préfet. « La décision, ce doit être l’Etat ou dans certains cas la justice, pas les experts« , [NDR Il peut y avoir une certaine logique, mais dit comme ça, cela me fait froid dans le dos, en rapport avec certains pays ou l’Etat a beaucoup décidé des internements, seul…] a-t-il jugé. Même si « l’avis des experts est indispensable », « je ne suis pas pour une société d’experts« , a-t-il lancé devant une centaine de professionnels de la psychiatrie qui ont manifesté une certaine désapprobation.

« Les malades potentiellement dangereux doivent être soumis à une surveillance particulière », « certains patients hospitalisés sans leur consentement seront équipés d’un dispositif de géolocalisation » capable de donner l’alerte en cas de fugue, a-t-il annoncé et des chambres d’isolement seront également aménagées.

Beaucoup de médecins ont marqué leur réticence face à l’accent mis sur la surveillance et les malades hospitalisés sous la contrainte. Le Pr Jean-Pierre Olié, chef de service hôpital Sainte-Anne de Paris, a jugé « surprenant » la surveillance du patient par GPS, qui relève selon lui de la « confusion entre délinquance et maladie ».

Plus tôt, le chef de l’Etat avait fait part de sa « consternation » devant la mort de l’étudiant et exprimé « sa sympathie très attristée aux parents et à l’entourage de la victime ».

Cet étudiant-chercheur d’une école d’ingénieur est décédé dans la soirée de mercredi, vers 22h45 au CHU de Grenoble qui l’avait admis dans un état critique, après qu’il eut reçu un coup de couteau dans le ventre. Ses blessures ont été provoquées par un homme de 56 ans qui s’était échappé d’un hôpital psychiatrique où il était placé d’office après des faits similaires.

L’équipe médicale de l’hôpital où était interné le déséquilibré, n’avait pourtant observé aucun signe laissant « présager qu’il allait commettre » de tels « actes », avait déclaré à RTL le directeur de l’hôpital de Saint-Egrève (Isère).

« Rien, en ce qui concerne l’équipe médicale, qui a observé ce patient ces derniers temps, ne laissait présager qu’il allait commettre des actes de la nature de ceux qui lui sont reprochés aujourd’hui », avait déclaré le directeur, Michel Gellion, peu avant le décès de l’étudiant.

« L’équipe médicale estimait qu’il y avait nécessité de le réhabiliter dans le sens où il faut le réhabituer à vivre dans la cité », avait-il poursuivi.

Mercredi, l’homme, qui souffrirait de schizophrénie, a fugué, pris un bus pour Grenoble, acheté un couteau avant de frapper le premier passant venu, un étudiant de 26 ans. Par le passé, il avait déjà commis trois agressions du même type, blessant grièvement trois personnes.

L’homme serait l’auteur de trois faits similaires par le passé, qui auraient abouti à son placement d’office en hôpital psychiatrique. En 1989, il a poignardé dans le ventre un clochard à Grenoble, en 1995 un autre passant dans la ville après s’être échappé de l’hôpital, puis en 2006 un résident d’une maison de retraite de Miribel-les-Echelles (Isère).

NOUVELOBS.COM

Clairement, l’acte est attroce. La réaction du personnel médical l’est aussi, qui s’étonne que ce malade ait récidivé une quatrième fois…

Les soins psychiatriques sont à l’évidence à reformer.

MAIS :

  1. pourquoi c’est toujours Sarko qui s’occupe de tout ?
  2. pourquoi c’est toujours suite à un fait divers qu’on veut traiter un problème ?
  3. a fortioti dans l’urgence ?
  4. et surtout, comment dire, rarement dans le sens d’une amélioration des libertés publiques (mais oui, ne pas se prendre un coup de couteau est aussi une sacrée liberté publique !)… ?

La barbarie est toujours là, certes :

Toulon, Mariage forcé : une lycéenne violentée par sa famille

(Reuters) Une lycéenne de 18 ans d’origine algérienne a été victime de violences aggravées de la part de sa famille, la semaine dernière à Toulon, parce qu’elle refusait d’être mariée en Algérie à un homme de 30 ans et entretenait une relation avec un jeune homme non musulman, a-t-on appris le mardi 11 novembre. La jeune fille, qui a été enlevée et séquestrée quelques heures, a eu le visage et l’abdomen lacérés par un couteau. Le parquet de Toulon a ouvert une information judiciaire pour « enlèvement, séquestration, violences aggravées », confiée au juge d’instruction Jean-Pierre Buffoni.

Maintenue par ses deux sœurs.
L’affaire remonte au 4 novembre. Ce jour-là, la jeune fille qui, après une dispute avec son entourage familial, habite depuis une semaine avec son petit ami, comme elle élève de terminale dans un lycée toulonnais, est attirée dans la rue et enlevée en voiture par sa famille, selon une source policière.Forcée à rentrer au domicile familial situé dans un quartier excentré de Toulon, elle y subit des violences.Selon une autre source, proche du dossier, la jeune fille, maintenue par ses deux sœurs, âgées de 14 et 16 ans, a été corrigée par sa mère, âgée de 52 ans et de nationalité algérienne.

Cette dernière a, selon cette source, utilisé un couteau et marqué sa fille au visage, sur les deux joues. Avec la lame, elle a également tracé les lettres U, T et E sur le ventre de la jeune femme. Enfin, elle lui a glissé le couteau au niveau du sexe, lui faisant une légère entaille.

L’examen médical confirme ses dires
Dans la nuit du 4 au 5 novembre, la victime a finalement réussi à prendre la fuite et s’est présentée vers 01H00 au commissariat central de Toulon pour déposer plainte.Dans un premier temps, elle n’a évoqué que la séquestration et les marques sur son visage. Mais, le 6 novembre, accompagnée de son petit ami, elle est revenue pour une nouvelle déposition et a montré aux enquêteurs son ventre.

Selon la source proche du dossier, un examen gynécologique a confirmé ses dires, réfutant notamment l’hypothèse d’une automutilation. Une interruption totale de travail de cinq jours lui a été délivrée.

La mère et les sœurs en garde à vue
Le 7 novembre, sa mère et ses deux sœurs ont été interpellées et placées en garde-à-vue. Elles ont nié les faits mais, au terme d’un prolongement de la garde-à-vue, la mère a finalement reconnu avoir enlevé et séquestré sa fille.

Bon, pas beaucoup de commentaires, c’est sûr…

MAIS
1°) en quoi ce fait divers sordide est-il une information ? En quoi devrais-je être au courant ?
2°) pourquoi cela fait-il la une des JT ?????
3°) pourquoi le reportage parlait-il de VIOL par ses soeurs ?
4°) bonté divine, pourquoi ne parle-t-on que d’affaires de ce type touchant des MUSULMANS ? Je suis sûr qu’en cherchant bien, on doit facilement trouver un jeune homme de bonne famille ayant violé une copine à Neuilly au cours des 6 derniers mois, non ?
5°) Mais les journalistes réflechissent-ils (sic.) des fois au conséquences d’une telle couverture médiatique, aussi larmoyante, sur la population et son regard sur nos compatriotes musulmans ? (« Ah, les musulmans, quand c’est pas des terroristes, c’est des barabares ! « , « Tu vois Simone, on aurait du rester en 1962″ , etc)

Le pire, c’est que si on avait eu une vidéo, je suis sûr qu’ils l’auraient diffusé ces porcs (avec le « oulàlà, images terribles, éloignez les enfants » et bingo l’audimat)…

Un violeur présumé remis en liberté à Paris


www.lefigaro.fr

Le 17 octobre, la cour d’appel de Paris a ordonné par erreur la libération de ce Français d’origine uruguayenne. Jorge Montes, 48 ans, devait être libéré jeudi, dans la soirée, et placé sous contrôle judiciaire. la suite d’une erreur, un détenu – accusé de viols, enlèvements et séquestration – devait être remis en liberté jeudi, dans la soirée. Dans un arrêt du 17 octobre, la chambre de l’instruction de Paris a infirmé au lieu de confirmer le jugement de première instance qui statuait pour le maintien en prison du prévenu.

Jorge Montes, un Français d’origine uruguayenne, âgé de 48 ans, déjà condamné en 2007 pour agressions sexuelles, était incarcéré à la centrale de Fresnes. Il avait demandé sa mise en liberté, que le juge des libertés et de la détention lui a refusée il y a deux semaines. Il a donc fait appel. Dans son arrêt, la chambre de l’instruction explique les raisons pour lesquelles sa libération ne lui paraît pas opportune, soulignant notamment les risques de réitération. «Son maintien en détention provisoire est nécessaire pour prévenir tout risque de pression sur les témoins ou les victimes encore traumatisées par les agressions sexuelles qu’elles dénoncent» écrit la chambre, ajoutant que «la détention est également l’unique moyen d’éviter tout renouvellement des infractions, dont le risque apparaît majeur au regard de la multiplicité des faits reprochés à l’intéressé visé par trois plaintes pour viol ou agressions sexuelles en l’espace de quelques semaines, de ses antécédents judiciaires, et des conclusions de l’expert psychiatre».

Mais à la suite de cette argumentation, d’une erreur de plume, la chambre «infirme» c’est-à-dire invalide l’arrêt de première instance. «Une erreur idiote» a-t-on commenté au parquet de Paris.

Cette erreur est-elle irréversible ? C’est l’analyse qu’avait faite la cour d’appel. Le parquet général s’est interrogé sur l’opportunité de procéder à une « requête en rectification d’erreur matérielle » et Nicolas Sarkozy lui a demandé vendredi de saisir la cour d’appel en ce sens. Deux arrêts de la Cour de cassation, de 1994 et 2007, présentent deux points de vue opposés. Dans le premier, les sages estiment qu’il n’est pas possible de revenir sur la chose jugée. Dans le second, ils semblent avoir conclu que c’était tout à fait réalisable. Finalement, vendredi soir, le parquet a décidé de déposer une requête de rectification d’erreur qui devrait être étudiée dans peu de temps par la chambre d’instruction.

Le président de la République s’est exprimé depuis Pékin sur un sujet qui fait scandale depuis jeudi soir. «C’est une décision invraisemblable», s’est-il exclamé.
«Je n’ai pas l’intention qu’on laisse libérer un violeur récidiviste simplement parce que quelqu’un a fait une erreur matérielle.» Il avait réclamé que « ette décision soit prise dès cette nuit» et, dès la fin d’après-midi, le parquet général a effectivement déposé une «requête en rectification». Une fois l’erreur corrigée par la chambre de l’instruction, Jorge Montes retournerait immédiatement en prison.

Alors, c’est évidemment regrettable, mais :

1°) pourquoi ça fait la une du 20 heures pendant 5 minutes ? Il est sûr qu’on va corriger l’erreur, et ma foi, est-ce vraiment plus grave qu’un chirurgien qui se loupe et entraine le décès d’un patient, comme cela arrive tous les jours ?

2°) pourquoi les media laissent-il à penser que sans super Sarko, le pays ne marcherait pas ?

3°) pourquoi personne ne parle-t-il des moyens ridicules de la justice ? Faute de moyens humains et financiers l’institution judiciaire française est sur le fil, avec des risques de dysfonctionnement omniprésents.

Le 8 octobre dernier, la commission européenne pour l’efficacité de la justice (CEPEJ) rendait public son rapport 2008 dans lequel, elle compare les systèmes judiciaires de 43 pays du Conseil de l’Europe. La France figure avec la Finlande en queue de peloton. Le classement n’a rien d’alphabétique. La patrie des droits de l’Homme apparaît comme l’un des États européen qui consacrent la plus faible part de son budget à la justice (0,19 % du PIB, 35e rang). Moins, beaucoup moins que l’Arménie, Andorre, la Moldavie ou la Roumanie. Difficile de faire bien quand le ratio par français en moyens financiers ou humains est nettement inférieur à celui de nos voisins. En moyenne l’Etat Français dépense deux fois moins d’argent par habitant pour la justice que l’Allemagne ou la Grande-Bretagne. Pour 100 000 habitants, l’Allemagne dispose de 24 juges, la Belgique 15 et la France 11,9 juges. Côté greffier par juge, tout aussi indispensable au bon fonctionnement de l’institution, comme le rappelle l’affaire mise en avant par les médias, notre pays se classe au 38e rang sur 41…

Alors les rodomontades, c’est bien, mais les solutions, c’est pour quand ?

« La politique est l’art de se servir des hommes en leur faisant croire qu’on les sert. » [Louis Dumur]

« La politique est l’art de mentir à propos. » [Voltaire]

« L’art de la guerre est de détruire les hommes comme la politique est l’art de tromper. » [Jean le Rond d’Alembert]

« Ce ne sont pas les chantiers qui manquent mais la volonté politique. » [Daniel Gluckstein]

« La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde. » [Paul Valéry]

supersarko CDG 06 : Mais comment diable le pays fonctionnait-il avant Sarko ?