Une affaire édifiante sur la collusion media / politiques, dont la conclusion l’est autant. A lire sur NouvelObs.com :

Hadopi/licenciement à TF1 : Albanel suspend un de ses collaborateurs à l’origine de la fuite.
La ministre de la Culture a cependant refusé la démission de cette personne qui avait bien transmis à TF1 le mail anti-Hadopi d’un cadre de la chaîne licencié par la suite.

Un collaborateur de la ministre de la Culture, qui avait transmis à TF1 un email d’un de ses cadres hostile à la loi Hadopi qui a par la suite été licencié, a été suspendu par Christine Albanel, a-t-on appris dimanche soir 10 mai auprès du ministère. « Dans le cadre des informations demandées par Christine Albanel relatives à l’e-mail de M. Jérôme Bourreau, il est apparu qu’une copie de ce document (…) a bien été transmise à la chaîne TF1 à la fin du mois de février par l’un de ses collaborateurs », a-t-on indiqué au ministère.

« Christine Albanel a déploré cet envoi qu’elle considère comme une erreur regrettable. Elle a refusé la démission que lui a remise ce collaborateur et a décidé de le suspendre de ses fonctions présentes pendant une durée d’un mois », a-t-on précisé, confirmant une information publiée sur Libération.fr.

Jérôme Bourreau, 31 ans, qui était responsable du pôle innovation web de TF1, avait écrit, en février, à sa députée Françoise de Panafieu (UMP) pour dénoncer le projet de loi Hadopi, actuellement discuté à l’Assemblée.

Quelques semaines plus tard, il avait été convoqué par un responsable de la chaîne qui lui avait fait alors comprendre qu’il serait sanctionné en raison de son opposition à ce projet. En avril, il avait reçu sa lettre de licenciement. Lors de son entretien avec son employeur, il avait réalisé que le mail qu’il avait envoyé à Françoise de Panafieu avait été transféré au ministère de la Culture qui l’avait ensuite transmis à la direction de TF1.

Lors de la révélation de cette affaire, jeudi, Christine Albanel avait affirmé « n’avoir jamais contacté la direction de TF1 pour s’immiscer dans la politique de gestion du personnel de la chaîne ». « A ma connaissance rien n’a été transmis » à la direction de TF1, avait-elle ajouté. (nouvelobs.com)

Chronique de Jacques Julliard sur la réforme des collectivités

DANS LES COULISSES DE LA COMMISSION BALLADUR
« Edouard, Clochemerle et moi »

Le rapport sur les collectivités locales présenté par l’ancien Premier ministre crée la polémique. Jacques Julliard a participé à ses travaux. Il a tout vu et tout noté. Aujourd’hui, il raconte

Toute information est une déformation. Cela, je le savais de longue date. De là à imaginer les torrents d’approximations, de contrevérités, voire de falsifications pures et simples à quoi la presse allait donner cours à l’occasion de la sortie du rapport du comité Balladur sur les collectivités locales, cela, je n’aurais osé le faire. Cette expérience restera pour moi une étape décisive dans la réflexion sur les perspectives terrifiantes pour la liberté d’un monde totalement dominé par internet et par la rumeur.

Lire la suite sur NouvelObs.com

Ca continue… Une information capitale à lire sur NouvelObs.com

Le procureur du Qatar dément être le père de Zohra Dati. Ali Bin Fetais al-Marri était présenté comme le père probable de Zohra Dati par Michaël Darmon et Yves Derai, dans leur biographie de la ministre de la Justice, « Belle-Amie ».

rachida-150x150 Cest un concours ?Au moins, les journalistes passent leur temps sur des sujets qui vont changer la société, toujours prêts à dénoncer les excès du pouvoir avec leur plume incisive. C’est bien…

Suite à une conférence publique de Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France, je ne peux que vous conseiller son dernier livre :

Extrait d’un article de Mediapart qui résume sa pensée :

[…] Pour toutes ces raisons, je n’hésite pas à dire que nous sommes témoins d’un véritable ébranlement et même de ce qu’on pourrait appeler une forme de « brutalisation » de la liberté de la presse.

Si le problème est grave, c’est que la liberté de la presse n’est pas simplement une liberté individuelle […] : elle est une composante structurante de la vie démocratique. Elle participe du fonctionnement même de la démocratie. Elle est ainsi à la fois une liberté publique, un bien collectif et un rouage démocratique. […]

Ceux qui nous gouvernent n’hésitent pas en effet à thématiser et à justifier ce virage au nom d’un certaine conception que je qualifierai d’illibérale de la démocratie. Tout se passe pour eux comme si la démocratie se réduisait à la légitimation par les urnes des gouvernants : « Puisque j’ai été élu, toutes mes décisions sont légitimes et je ne fais que prendre mes responsabilités ». « Puisque j’ai la majorité, j’ai tous les droits ! ». Voilà ce que l’on entend de plus en plus. Un ensemble de déclarations de cette nature commence à faire insensiblement système. C’est une nouvelle vision de la démocratie et de la responsabilité politique qui s’affirme de la sorte insidieusement. Nouvelle en ce sens qu’elle marque une indéniable rupture. Mais fort ancienne en même temps car ressurgit en fait à travers elle une sensibilité bonapartiste, électorale-plébiscitaire, qui sacralise l’idée d’un face à face entre le peuple et ses gouvernants tout en dévalorisant d’un même mouvement les corps intermédiaires, la société civile et les puissances du droit. Il faut se défier des comparaisons exagérées. […]

napoleon31 Légitimité démocratique - par Pierre RosanvallonIl y a en la matière un précédent, celui de la philosophie politique du Second Empire, qui peut être éclairant. C’est mon rôle d’historien de le rappeler. Au milieu du dix-neuvième siècle, c’était en effet la grande argumentation de Napoléon III. Que disait en effet Napoléon III à la presse pour la juguler ? Il disait : « Mais qui êtes vous les journalistes ? Vous n’exprimez que des intérêts particuliers. Moi, je représente l’intérêt général car j’ai été élu par le peuple! Vous, vous ne représentez que vos lecteurs ». « La presse, disaient encore Napoléon III et les têtes pensantes de son régime, n’est qu’un pouvoir spontané, volontaire, qui ne relève que de lui-même, de ses intérêts, de ses caprices et de ses ambitions. Alors que notre action est, elle, enracinée dans les millions de voix du plébiscite ». Et il lâchait légèrement méprisant, à ceux qui protestaient contre les atteintes à la liberté de la presse : « Qu’est-ce qu’un journal ? Ce n’est que l’alliance d’un capital et d’un talent, alors que je suis l’expression autorisée de l’intérêt général et de la volonté générale ». Le problème était alors que les républicains s’étaient trouvés fort gênés pour dénoncer ce qui se présentait comme une apologie du suffrage universel. Ils vouaient politiquement aux gémonies l’Empereur et s’opposaient frontalement à lui. Ils ne pouvaient en effet que dénoncer avec virulence ses actions et ses comportements dans leur contenu. Mais ils s’avéraient en même temps incapables de disqualifier intellectuellement la doctrine dont ils déploraient les conséquences pratiques. Leur critique restait embarrassée. Leur républicanisme participait en effet d’une vision voisine des rapports entre le droit et l’expression populaire, même si elle était corrigée par une forme de retenue instinctive. […]

C’est un point sur lequel on ne saurait trop insister : On ne peut bien défendre la liberté et le pluralisme de la presse que si l’on a l’intelligence de son indignation. Avoir l’intelligence de son indignation, c’est affirmer fortement que la majorité est un principe incontournable et incontestablement démocratique de nomination des gouvernants, mais qu’elle ne saurait être un principe suffisant de justification des actions de ceux qui ont été élus.

pierre-rosanvallon Légitimité démocratique - par Pierre RosanvallonLe principe majoritaire sur lequel repose le système electoral-représentatif n’est qu’une convention empirique dont l’autorité doit rester soumise à des contraintes plus exigeantes de justification. D’où le rôle que jouent par exemple l’Etat de droit et l’organisation d’une administration de service public dans la démocratie. Un pouvoir ne peut ainsi être considéré comme pleinement démocratique que s’il est soumis à des épreuves de contrôle et de validation à la fois concurrentes et complémentaires de l’expression électorale. Il doit par exemple se plier à des impératifs de mise à distance des intérêts partisans (une majorité est toujours structurellement partisane) en instituant des structures ayant une dimension d’impartialité. Il doit aussi faire exister des expressions plurielles du bien commun (et c’est à cela que contribue le rôle du droit en rappelant des normes et des valeurs fondatrices du contrat social). C’est seulement si l’on défend une telle conception de la démocratie que l’on peut solidement défendre la liberté de la presse. […] Sans appréhension lucide de ce que j’appelle le rôle de la « fiction majoritaire » dans les démocraties (sa prétention à exprimer toute la société et à faire du moment électoral la seule épreuve de validation du rapport entre gouvernés et gouvernants), il n’y aura que des combats pour la liberté inachevés et affaiblis.

Dans le débat actuel sur la nomination des présidents de l’audiovisuel public, il y a une autre précision qu’il est essentiel d’opérer : il faut bien distinguer les conditions de gestion d’un bien public conflictuel (un bien dont la présomption de gestion partisane détruit le caractère public) et celles de la direction d’une entreprise publique (déterminée par des catégories d’ordre gestionnaire). C’est pour cela que nommer un président de chaîne de télévision n’est pas de même nature que nommer le président d’une entreprise ferroviaire. Il faut ainsi dénoncer la rhétorique qui entretient cette confusion. De même qu’il faut dénoncer la confusion parallèle entre la notion de décision politique et celle de nomination à une fonction de gestion d’un bien public conflictuel. Un pouvoir élu est évidemment toujours fondé à prendre une décision politique. Il a été élu pour cela, pour trancher entre des options différentes, faire des choix. Prendre parti est en la matière de l’essence même de sa mission et de l’exercice de sa responsabilité (qui sera sanctionnée par une éventuelle tentative de réélection). Mais il y a des domaines où il faut au contraire s’abstraire de cette logique. Ne pas le reconnaître, ce serait finir par justifier le droit à épurer librement l’administration, et rompre avec la notion même de service public. […]

Il n’y a parallèlement pas de défense solide de la liberté de la presse sans reconnaissance de sa contribution directe à la qualité de la vie démocratique. Elle y contribue d’une triple façon.

  1. Elle y participe d’abord parce qu’elle a une fonction de représentation. La représentation, en effet, ce n’est pas seulement le mandat, la délégation. La représentation c’est ce qui rend sensible et visibles les problèmes de la société, c’est ce qui fait apparaître des situations oubliés ou des réalités occultées. C’est ce qui oppose la réalité des faits qui dérangent, des situations dissonantes, à la bien-pensance ou aux idéologies. La représentation, c’est rendre lisible le monde, l’expliciter, faire en sorte que chacun puisse donner sens à sa situation, à son existence. Etre citoyen, c’est en effet ne plus subir un monde vécu comme une contrainte indéchiffrable, c’est sortir de l’impuissance en comprenant mieux les choses, en apprenant à les critiquer pour pouvoir songer à les maîtriser. La presse participe d’une fonction de représentation ainsi comprise.
  2. Mais elle participe aussi d’une fonction de délibération. Faire vivre la démocratie, c’est là prendre ses distances avec les visions molles du consensus, pour aider à ce que s’expriment les véritables conflits, faire surgir les problèmes de fond. C’est permettre que se formulent de vraies controverses. A la logique nécessaire des oppositions et des débats qui structurent la vie parlementaire-partisane, il est en effet décisif de faire exister d’autres formes de discussion et d’autres types d’argumentation. C’est à cela aussi que la presse participe.
  3. Il y a enfin une troisième dimension proprement démocratique de la presse : la presse a une fonction de distance réflexive, une fonction que j’appelle contre-démocratique. La citoyenneté active n’est pas en effet simplement dans le vote, elle est aussi dans le contrôle, dans la surveillance. A la fin du dix-huitième siècle en Angleterre, au moment de la Révolution Française, on disait des journalistes qu’ils étaient des « avertisseurs publics ». C’est toujours une bonne définition de la fonction du journaliste : être un avertisseur public ! Et un grand journaliste français de la même époque, celui qui dirigeait Le Patriote français, Brissot, disait : « La liberté de la presse est un des principaux moyens qu’a le peuple pour surveiller, éclairer, censurer ses représentants ». « Une gazette libre, écrivait-il, encore est une sentinelle qui veille sans cesse pour la société ». C’est ce qui permettait d’ailleurs à Michelet de dire que les journaux remplissaient alors une « fonction publique ».

Une presse libre et pluraliste est une composante de la vie démocratique lorsqu’elle fait vivre ces trois dimensions. C’est dire qu’on ne peut jamais se limiter à une simple action de « défense » de la liberté de la presse. Il n’y a pas de défense sans projet positif qui en prolonge le mouvement. On ne peut sauvegarder la liberté de la presse sans se situer dans une perspective d’approfondissement de la démocratie. La liberté de la presse, nous la sauvegarderons si nous cherchons sans relâche les conditions qui permettront de rendre la démocratie plus forte et plus vivante. Elle est ainsi plus que la garantie de l’exercice d’une profession : elle est un bien collectif démocratique.

La dernière blague du Point – extrait d’un article du Post.fr

carla Carla Bruni, conscience de gauche de Sarkozy... C’est le Point qui le dit, le chef de l’État dispose désormais à domicile d’une « conscience de gauche » (en fait, il paraît que c’est lui qui loge chez ladite conscience, dans un très bel hôtel particulier du 16e arrondissement de Paris, mais passons…)

Donc, la « conscience de gauche » existe.

Elle est grande, jolie et elle chante… Ouf… A première vue, elle n’est pas trop prise de tête pour celui qu’elle inspire. C’est pratique. Ca lui évite de lire (et non relire, notez bien la nuance) Marx et son « Capital », Jaurès et son « Histoire Socialiste de la Révolution Française », Clemenceau et sa « Mêlée Sociale », Alain et son « Citoyen contre les Pouvoirs », Mendès-France et son « Choisir », Blum et son « A l’Echelle Humaine », Mitterrand et son « Coup d’Etat permanent »…

Tous ces ouvrages sont certes utiles, mais un peu difficiles d’accès pour une conscience politique un peu fragile, nourrie récemment encore aux envolées lyriques d’Henri Guaino (Ah! le discours de Dakar sur l’homme africain! « Toi y en a pas conscient que toi avoir destin donc toi y en avoir Histoire, Coco! » Tellement conscience de gauche!), aux chansons de Didier Barbelivien, aux films de Christian Clavier-Jean Reno et aux traques d’enfants de sans-papiers de Hortefeux… On en conviendra, cette formation culturelle ne pouvait que mener à la recherche inlassable et résolue d’une conscience de gauche authentique, d’appellation contrôlée, et qui pouvait l’incarner en tous points sinon… Carla Bruni.

Cette évidence s’impose à tous désormais. Agnès Sorel, la Maintenon et la du Barry seront bientôt détrônées de la place usurpée qu’elles occupent dans les manuels d’Histoire.

Carla Bruni, la Rosa-Luxembourg de Karl Lagerfeld, la Jeannette Vermesh-Thorez de Galliano, la madame de Staël de Julien Clerc, l’Olympe de Gouges de Rachida Dati, Carla Bruni donc, est officiellement la « conscience de gauche » de l’actuel chef de l’Etat… D’ailleurs cette « conscience de gauche » n’a-t-elle pas défilé des années durant, très régulièrement, été comme hiver pour défendre la noble cause de Chanel, Dior et cie?

Elle se devait d’accomplir son destin auprès de l’actuel président de ce qui fut une république. Merci au Point de nous éclairer sur ce point là de notre actualité, car loin d’être un détail, cet aspect du règne de l’actuel chef de l’Etat méritait d’être relevé comme il convient, pour l’Histoire et l’édification des générations futures. Ceci sera consigné dans ces nouveaux manuels d’Histoire contemporaine que sont devenus « Voici », « Closer » et « Public ».

Voilà, voilà, voilà…

Et sinon, on va se moquer de nous encore longtemps?

Par Bruno Roger-Petit

Beau pamphlet – notez que j’aurais plus glosé sur le fait que la fortune de Carla Bruni soit estimée à environ 18,7 millions d’euros. Lors de son accession au poste de chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy affichait plus de 2 millions d’euros d’actifs.

Enfin, moi, je me demande : mais qui est sa conscience de droite ?

Comme les suisses ont des journalistes, un article fort intéressant du Temps

Les doutes grandissent sur la frénésie de réformes de Nicolas Sarkozy      

FRANCE. Le signe d’un volontarisme intact ou une fuite en avant destinée à masquer la fin de la «rupture»? Interrogations.

Et une réforme de plus, une! Vendredi, Nicolas Sarkozy a détaillé son projet de réorganisation des hôpitaux publics. La veille, il avait dû rassurer les psychiatres, déstabilisés par ses plans concernant la prise en charge des malades mentaux. Mercredi, il dévoilait une réforme de la procédure pénale, qui remplacerait le juge d’instruction par un «juge de l’instruction», chargé de superviser les enquêtes au lieu de les mener lui-même.

Passé les six mois frénétiques de sa présidence européenne, le chef de l’Etat a retrouvé le rythme des débuts: une annonce par jour, dans les domaines les plus divers et parfois improbables. On attend déjà la réforme du permis de conduire (mardi prochain), un mini-remaniement du gouvernement (peut-être mercredi) et des mesures pour restructurer la presse écrite (bientôt).

La stratégie est connue : il faut occuper le terrain, ne pas laisser l’opposition souffler, dicter en permanence son agenda. Sauf que, cette fois, la technique semble atteindre ses limites. Les médias français, dans l’une de ces analyses politico-psychologiques qu’ils affectionnent, se demandent si le président ne s’est pas lancé dans une fuite en avant, destinée à masquer le manque d’ambition et de direction des réformes.

Signe qui ne trompe pas: son vieil ennemi, Dominique de Villepin, est sorti de son silence hier pour pilonner la «dispersion» de Nicolas Sarkozy. «L’hyperactivité n’est pas suffisante, a déclaré l’ancien premier ministre. Il faut donc un président capable de hiérarchiser les problèmes et de se consacrer à l’essentiel. Faire des images, c’est une chose, mais je crois qu’on a besoin de temps en temps de se recaler à la réalité.»

D’autres observateurs ont noté que Nicolas Sarkozy a dû reculer sur plusieurs dossiers : l’assouplissement du travail le dimanche (repoussé) ou la suppression de postes de professeurs (limitée). Quant à la «rupture», thème préféré du début de mandat, elle s’est faite rare dans ses discours.

Officiellement, bien sûr, le président ne lâche rien. «La rupture, c’est la réforme, et la réforme, c’est la rupture», explique son porte-parole Franck Louvrier. Cette semaine, Nicolas Sarkozy a même revendiqué le terme d’«omniprésident» dont l’a affublé la presse: «Je préfère qu’on dise ça de moi plutôt que roi fainéant», a-t-il expliqué devant les parlementaires de son parti. Mais son intervention n’a guère impressionné l’assistance: «C’était très convenu», estime un proche d’un dirigeant de la majorité.

Le coup de mou de début d’année est un peu une habitude chez Nicolas Sarkozy. L’an dernier, une conférence de presse ratée, centrée sur le nébuleux concept de «politique de civilisation», avait précipité sa chute dans les sondages.

Aujourd’hui, la popularité du président est à nouveau en hausse. Mais la critique sur sa méthode n’a rien perdu de son acuité: «Le problème n’est pas de faire beaucoup de réformes et de les faire vite, mais de les faire avec intensité et résultat, estime Hervé Mariton, un député qui fait figure de dissident au sein de la majorité. Un certain nombre d’entre nous le disent depuis le début du mandat, mais ça s’est aggravé et nous sommes plus nombreux à le penser.»

La crise financière est une autre source d’inquiétude. Nicolas Sarkozy a remporté la présidentielle de 2007 avec un programme d’inspiration essentiellement libérale. Aujourd’hui, il professe un «retour de l’Etat» qui fait grincer des dents une partie de la droite. Elle craint de voir réapparaître un vieux travers français: le président promet de réformer drastiquement les politiques publiques, avant d’y renoncer et de multiplier les dépenses destinées à acheter la paix sociale, ce qui creuse les déficits et la dette.

Dans le jargon politique, cela s’appelle la «chiraquisation». C’est la menace qui plane désormais sur la suite du quinquennat de Nicolas Sarkozy.

 Sylvain Besson, Paris
Samedi 10 janvier 2009

 Bien analysé, non ?

Source NouvelObs.com

Nicolas Sarkozy a-t-il vraiment besoin de nommer le président de France Télévisions ? A en juger par le reportage de France 2 (ci-dessous) sur la suppression du juge d’instruction, rien n’est moins sûr.

Pour traiter le sujet, jeudi, une équipe de journalistes de la chaîne a recueilli deux témoignages: l’un d’un opposant à la réforme, l’autre d’un partisan du projet. Tel est l’usage. On entendit donc le président de l’Union syndicale des magistrats, Christophe Regnard (anti), puis Thierry Herzog (pro), présenté comme “avocat”.

Et c’est là que le bât blesse. Car Thierry Herzog n’est autre que l’avocat du président de la République et de son épouse dans les affaires de la poupée vaudou et du Sac “Pardon !”.

Question: les reporters de France 2 savaient-ils à qui ils s’adressaient ?